En l'espace d'une soirée, le 31 octobre, l'Algérie a décroché plus de quatre prix et deux bourses dans deux festivals prestigieux du Bassin méditerranéen. Une reconquête du terrain cinématographique qui s'est faite dans la passion et la peine et surtout à l'aube de la création du nouveau centre du cinéma algérien. C'est Le voyage à Alger de Abdelkrim Bahloul, qui en est la plus grande illustration. Produit par le plus prolifique des producteurs algériens, Bachir Derraïs, le film a remporté le deuxième plus important prix de la section des Journées cinématographiques du Tunis, le Tanit d'argent. Le réalisateur a déclaré, lors de la remise des prix, qu'il était pour une unité du Maghreb arabe et pour une ouverture totale des frontières dans le Maghreb. Le film, qui a été présenté au Festival du film arabe en 2009, avait raté le podium à cause notamment de la mauvaise qualité du son de la salle, mais le film a réussi à décrocher des prix dans plusieurs rendez-vous cinématographiques dont celui de la même comédienne dans un festival en France. Le film autobiographique évoque le calvaire d'une veuve de chahid qui, au lendemain de l'indépendance, est persécutée par un haut responsable local qui veut lui subtiliser son appartement familial. Cette histoire émouvante permit au film de remporter dans le sillage le Prix du public. En effet, le public tunisois très proche de l'Algérie et de son histoire, n'est pas resté insensible à cette fiction autobiographique. Le cinéma algérien qui a contribué à la coproduction avec le cinéma tunisien, a permis aussi au film tunisien «Les palmiers blessés» de Abdellatif Ben Ammar, coproduit avec l'Algérie, de décrocher le Prix du jury enfant. Les JCC c'est aussi l'avenir des jeunes cinéastes et le Jury de l'Atelier de Projets des JCC 2010 réuni le 30 octobre, a décidé d'attribuer la Bourse «Sotigui Kouyate» d'un montant de 10.000 euros offerte par Culturesfrance au projet «Bahara» de Yanis Koussim, qui était en compétition déjà dans la section court métrage. De l'autre coté de la Méditerranée, se clôturait également le prestigieux Cinémed de Montpellier. A cette occasion, le producteur Belkacem Hadjadj est arrivé à temps à cause des grèves pour présenter son film «El Manara» à Marseille et a reçu pour sa dernière production le Prix JAM de la meilleure musique décerné à l'ensemble de l'équipe qui a participé à la composition du film «Essaha»: Amine Hamerouch, Youcef Boukella, Cheikh Sidi Bémol, Redouane Bouhired, Youcef Gouaïche, Billal Boumessaoud, Amine Boumediene pour la musique du film «La Place» (Essaha), de Dahmane Ouzid. Le prix est doté d'une valeur de 1 200 euros par le JAM. Dans le cadre du même festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, le Prix du public Midi Libre - Kodak - Titra, a décerné au court métrage «Garagouz», de Abdenour Zahzah. Le prix est doté de 1000 euros, de 10 bobines 122 m de film négatif et de 500 euros en prestations de sous-titrage. Une récompense du coeur qui vient à point nommé, qui permet à ce court métrage émouvant de bénéficier d'une copie 35mm qui permettra de voyager encore dans des festivals prestigieux. Par ailleurs, une autre bourse a été accordée à un cinéaste algérien. Une bourse de 4000 euros décernée par la Région Languedoc-Roussillon et une dotation de 6000 euros sous forme de prestation de service offerte par la société Transpalux pour le projet «La Guerre» de Tarik, le réalisateur franco-algérien Mohamed Ouzine. Avec ses récompenses et ses consécrations, le cinéma algérien a démontré une nouvelle fois que le cinéma algérien est encore plus fort et présent qu'avant, en attendant le meilleur pour l'avenir.