Six milliards de dinars sont mobilisés pour le projet Ousratic, qui reposera sur un fonds de solidarité. «Le phénomène de la corruption n'est pas l'apanage exclusif du département de la Poste ni celui de la wilaya d'Oran», a indiqué le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M.Moussa Benhamadi, ajoutant que «la tendance, qui est en régression, disparaîtra à la faveur de la mise en oeuvre du système d'audit interne et la diminution de l'utilisation des billets de banque». Cette déclaration a été faite hier à Oran à l'ouverture d'une rencontre sur les TIC. Autant de recommandations sont sur le point d'être prises en ligne de compte, notamment la mise en place d'un Observatoire national de la Poste. «Ce dernier, auquel les journalistes, la société civile, les entreprises et le mouvement associatif sont invités à y prendre part, aura pour mission d'aborder et de remédier à toutes les anomalies signalées», a précisé le ministre avant d'annoncer que «tout événement marquant la Poste sera pointé sur un ticket spécial appelé ticket d'événement». Ce n'est pas le fait du hasard si le ministre a abordé le sujet. La Poste a constitué, ces derniers temps, le sujet dominant des médias et des citoyens étant donné que les affaires de corruption ont été signalées un peu partout. Plus que convaincu de la démarche de son département, le ministre de la Ptic a, en ce sens, été, à la fois explicite et clairvoyant en déclarant que le phénomène de la corruption sera bientôt jugulé et ce, à la faveur de la mise en application rigoureuse des mesures que son ministère s'attelle à rendre publiques dans les tout prochains jours. La Poste qui vit sous une forte pression qui s'exerce tant sur son personnel que sur les citoyens, connaîtra d'amples mutations dans le cadre de l'application de la politique de proximité dans la mise à disposition des distributeurs automatiques de billet (DAB). «Nous allons renforcer toutes les localités par les distributeurs automatiques», a affirmé Moussa Benhamadi. Sur un autre plan, le ministre, qui est revenu sur la dernière évolution de l'affaire Djezzy, a estimé que les hautes autorités du pays, à leur tête le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ont tranché la question en rendant publique, la décision de l'Etat algérien. Cela sans toutefois annoncer la forme à donner au premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, c'est-à-dire laisser Djezzy en tant qu'opérateur privé ou l'intégrer dans le secteur public. Idem pour Lacom, filiale d'Orascom, le ministre s'est contenté de dire que «la société a déposé ses bilans laissant quelque 30 millions de dinars de créances tandis que ses équipements sont obsolètes et dépassés». «Les raisons qui nous poussaient à passer à l'ouverture du capital d'Algérie Télécom ne sont plus d'actualité étant donné que l'Algérie est financièrement à l'aise», a affirmé le ministre avant d'ajouter que «nous comptons sur nos propres ressources». Par ailleurs, le projet Ousratic s'est taillé la part du lion de la conférence du ministre qui a indiqué que 6 milliards de dinars est le montant qui est mobilisé à cet effet. «Nous comptons mettre en place un fonds de solidarité en impliquant les assembleurs et constructeurs des PC tandis que les bénéficiaires seront triés par secteur». Sur sa lancée, il a ajouté que «des discussions sont en cours avec plusieurs opérateurs». Selon le ministre, «le projet qui n'a pas atteint le but tracé, sera traité autrement et ce, en ciblant, de manière prioritaire les secteurs à équiper, comme l'éducation». Dans son discours qui a précédé l'ouverture des travaux de la 2e rencontre internationale des technologies de l'information, le ministre a appelé «à la coordination et la coopération interafricaines et la nécessité de passer aux technologies de pointe tout en se mettant au diapason des pays technologiquement avancés, le but étant de colmater les lacunes connues».