La Cadc compte reconduire l'action d'expulsion des chefs de daïra, si Belaïd Abrika et les trois autres délégués ne sont pas relâchés après leur audition par leur juge d'instruction, vraisemblablement aujourd'hui, puisque le délai de la garde à vue a expiré ce matin. Si à l'heure où nous mettons sous presse, cette action n'a pas été adoptée par la plénière, hier, lors du conclave extraordinaire de la Cadc à Tizi Rached, tout porte à croire qu'elle le sera puisque les cinquante coordinations présentes étaient sur la même longueur d'onde et optaient désormais pour la radicalisation des actions. Faisant fi des mises en garde de Zerhouni, la Cadc a donc tenu, hier, son conclave extraordinaire dans une atmosphère de semi-clandestinité. Outre l'endroit ( un entrepôt dans le village enclavé d'Ichariouène), la méfiance était à son comble parmi les conclavistes. Trois points étaient inscrits à l'ordre du jour : le bilan du boycott des élections du 10 octobre, les actions à entreprendre pour la libéralisation des détenus ainsi que l'action de solidarité avec les avocats de Tizi Ouzou. Ainsi, après un bilan succinct des incidents et faits qui ont émaillé la journée du 10 octobre, la plénière a tenu à capitaliser l'action du boycott la considérant comme «la victoire de la volonté du peuple contre l'illégitimité du pouvoir». Sur leur lancée, les délégués ont rendu effective la mise en quarantaine des élus sortants ainsi que l'empêchement de leur installation. Une déclaration de solidarité avec les avocats malmenés par les policiers, dimanche, lors de l'arrestation des quatre délégués a été également rendue publique. Concernant l'action d'expulsion des chefs de daïra, il convient de rappeler qu'elle a déjà été entreprise en juillet dernier afin de libérer les délégués, arrêtés le 29 mars. Toutefois, cette action à l'époque n'est pas allée jusqu'au bout puisque les délégués avaient été libérés juste avant l'expiration de l'ultimatum des ârchs aux autorités. Nous y reviendrons demain.