La coordination a fait montre de radicalisme lors de cette réunion. Le conclave de la Cadc, tenu les 13 et 14 octobre à Tizi Rached, a été sanctionné par une série de décisions et une longue déclaration. La présidence tournante a également adressé une motion de soutien aux avocats du barreau de Tizi Ouzou. Pour la Cadc, qui dénonce avec la plus grande fermeté «cet acte inqualifiable» que constituent les atteintes à l'intégrité physique et morale des avocats, lors de l'interpellation d'Abrika et de trois de ses camarades, dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou, «ces actes se sont déroulés sous l'oeil impassible et complice des magistrats» Elle assure enfin les avocats «de son soutien indéfectible». La Cadc a donc retenu une série de propositions qu'elle aura à soumettre au conclave de l'interwilayas qui se tiendra demain à Akfadou. Dans les propositions de la Cadc, on peut recenser l'organisation d'une marche populaire le 1er Novembre. Cette action sera renforcée et précédée d'une grève générale illimitée, tendant à bloquer les administrations publiques et le tissu économique de la région, d'un ultimatum aux APC pour baisser rideau et de sit-in qui seront organisés devant les APC et les tribunaux. Avec en sus la mise en quarantaine des élus. Enfin, et à partir du 24 octobre, la Cadc se propose d'organiser une série de meetings d'explication à travers la région. Dans sa déclaration sanctionnant les travaux du conclave de Tizi Rached, la Cadc, après avoir analysé le résultat de l'option du rejet des élections qui «a été très massivement suivie par la population ( car) même dans les localités où il y a eu ouverture des bureaux de vote, le pourcentage de participation a été insignifiant», note «l'envoi dans la région, de forces de répression impressionnantes» et souligne que «les affrontements fratricides programmés machiavéliquement n'ont pas eu lieu», rendant hommage aux citoyens qui ont fait montre de sagesse. Pour la Cadc, les élus qui «n'ont amassé qu'une poignée de voix se doivent d'assumer leur échec en refusant de siéger contre la volonté populaire». Puis la déclaration de souligner que «le mouvement populaire a prouvé que la crise politique est nationale puisque même le caractère de proximité de cette élection n'a pas eu l'effet escompté» par le pouvoir. La Cadc revient à son antienne c'est-à-dire la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur... Pour les ârchs, «ni le recours à l'arrestation des délégués ni la férocité de la répression et encore moins les mensonges de Zerhouni, imputant la responsabilité des événements du printemps noir au mouvement citoyen, ne sont en mesure d'entamer la détermination du mouvement». Tout en exigeant la «libération immédiate et inconditionnelle» des détenus, la Cadc met en garde le pouvoir quant aux conséquences de sa fuite en avant.