Le ministre des Travaux publics a soumis l'octroi des projets à certaines conditions. La participation des entreprises nationales dans la réalisation des grands projets n'est pas pour demain. «Elle ne sera accordée qu'aux entreprises ayant la qualification requise», a affirmé le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Ainsi, la préférence nationale, même si elle est consacrée dans le Code des marchés publics, publié récemment dans le Journal Officiel, ne sera effective pour la majorité des entreprises que lorsqu'elles relèveront enfin le défi de la mise à niveau aux normes internationales. Ledit Code des marchés publics prend en considération deux principes: la détermination des responsabilités de l'entreprise quant à la réalisation du projet et l'accompagnement de bout en bout de toutes les opérations du projet jusqu'à sa livraison. «La majorité des 4000 entreprises de travaux publics et 350 bureaux d'études» recensés par le département de Amar Ghoul «sont des micro et petites entreprises travaillant aux normes locales», a indiqué le ministre. Néanmoins, ces entreprises peuvent se constituer en groupement que ce soit de type public-public ou public-privé ou encore entre privés, et ce pour se positionner sur le marché et prétendre concurrencer les firmes étrangères ou bénéficier d'un grand projet en partenariat avec les entreprise étrangères. Dans ce contexte, le responsable de l'Engoa a déclaré à travers les ondes de la Radio Chaîne III qu'«à défaut de satisfaire à la règle 51%-49% dans un projet de partenariat étranger, son entreprise pourrait se satisfaire de 20% du projet». «Nous sommes en période de réadaptation de l'outil national de production», a souligné, hier, Amar Ghoul. Entre-temps, «les portes restent ouvertes pour les investisseurs étrangers dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant», a commenté également le premier responsable du département des travaux publics. Dans le cadre du plan de rattrapage ou de développement de l'outil de réalisation national, «un nombre de 51 entreprises ont été assainies et consolidées et en deuxième étape, tous les obstacles auxquels font face les entreprises, comme l'endettement et les financements bancaires et même la formation spécialisée, seront levés», a déclaré le ministre. En ajoutant qu'«après cela, ces entités publiques devront travailler pour atteindre les normes internationales et revaloriser leurs outils de réalisation». Interpellé sur le problème relatif au blocage des axes routiers à la moindre goutte de pluie, notamment la RN5 desservant les 18 wilayas du Centre, le ministre a souligné qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle «devant laquelle on n'y peut rien». Dans ce cas précis, rien n'est spécialement prévu pour parer à ce problème, à l'exception, selon Amar Ghoul, du plan dit «Orsec local» et l'appel à la solidarité ou l'aide des entreprises étrangères. En fait, la RN5 fermée récemment à la circulation suite au glissement de rochers sur la chaussée, ayant provoqué deux morts, n'a été ouverte à la circulation que le lendemain de l'accident. «Le nettoyage et le dégagement de cet axe a été rendu possible grâce à l'aide des engins de la société chinoise installée dans les parages», a révélé Amar Ghoul. Concernant l'inondation des routes nationales, axes urbains et infrastructures récentes à chaque intempérie, le ministre explique qu'«une bonne partie de ces routes nationales, soit 55% et près de 70.000 km de voiries urbaines qu'il fallait prendre en charge, étaient d'un niveau non acceptable. En outre, elles étaient réalisées par des entreprises locales selon des normes locales». 328 entreprises spécialisées dans les travaux publics et les grands ouvrages, dont 163 entreprises nationales, participent à la 8e édition du Salon international des travaux publics. Cette édition, ouverte par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, accompagné du ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, est «une opportunité pour les opérateurs nationaux du secteur pour nouer des partenariats», selon Amar Ghoul.