L'information a été rendue publique par un cadre du parti islamiste marocain, le PJD. La dernière tournée du président du MSP, Bouguerra Soltani, en Mauritanie et au Maroc, a dévoilé de graves dérives. Le président du Mouvement de la société pour la paix s'est rendu dans ces pays dans le but de renforcer «les concertations» entre les partis politiques islamistes au Maghreb. Cette tournée n'a pas été médiatisée. M.Soltani n'a dévoilé ni les motifs de la tournée, encore moins le contenu des discussions qui ont eu lieu entre les formations politiques islamistes au Maghreb. Ce qui n'est pas le cas du parti islamiste marocain, PJD, qui a dévoilé les confessions que Soltani aurait faites à ses hôtes sur la question de Sahara occidental. Selon, Nourdinne Kerbal, haut responsable du Parti de la justice et développement (parti islamiste marocain), les dirigeants du MSP, (référence faite à M.Soltani), «qui avaient séjourné récemment au Maroc», auraient exprimé leur sympathie et leur solidarité avec le projet d'autonomie présenté par le Maroc pour les Sahraouis. «Il n'y a pas que les Sahraouis qui sont convaincus par le projet de l'autonomie présenté par le Maroc. La vision d'un Sahara marocain, sous la souveraineté du Maroc, trouve des sympathisants même de la part des partis politiques algériens, à l'image du MSP, dont les dirigeants ont séjourné ces derniers jours au Maroc», a dévoilé M.Kerbal, sur le plateau de la chaîne satellitaire marocaine, Al-Mustakilla, lors d'une émission-débat ayant pour thème la question du Sahara occidental et à laquelle a pris part le député algérien, Fillali Gheuini du parti El-Islah. Avec une telle déclaration, M.Kerbal vient de faire exploser une bombe. Jusqu'à présent, M.Soltani n'a apporté aucun démenti à ces déclarations. Aucune réaction même. C'est le président du majliss-echoura, conseil consultatif du MSP, qui a tenté de redresser la barre. Pour Abderrahmane Saïdi, il s'agit de «déclarations irresponsables». Ce haut dirigeant du MSP a tenté de rattraper le coup en rappelant la position de la formation du défunt Cheikh Nahnah. «Nous dénonçons ces déclarations irresponsables qui ne reflètent pas les véritables positions du MSP que tout le monde connaît», a-t-il noté. Et de préciser: «Nous considérons, au MSP, que le peuple sahraoui est, historiquement, victime d'une injustice et que la question du Sahara occidental doit être réglée dans le cadre de la légitimité internationale en accordant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination.» M.Saïdi explique également, que «les positions du MSP s'inscrivent en droite ligne de la politique étrangère de l'Algérie et que de telles déclarations ne portent pas atteinte à l'image réelle du parti à propos des questions justes comme celle du Sahara occidental et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Pour appuyer ses dires, le président du conseil consultatif du MSP précise que l'autodétermination contribuera à la concrétisation «de l'Union maghrébine dans le cadre du respect mutuel et de la politique de bon voisinage et de la souveraineté sans contentieux». Une telle réponse des responsables du MSP ne justifie en aucun cas les déclarations qui auraient été faites par M.Bouguerra aux Marocains. Les dirigeants de cette formation politique ont tenu à rappeler la «véritable position du MSP», sans pour autant apporter un démenti aux confessions de leur président. Il appartient «aux têtes» du MSP, à M.Soltani, notamment, d'agir et d'apporter un démenti catégorique aux déclarations du député marocain. Ce que le président du parti n'a pas fait jusque-là. Pis encore, cette «polémique» intervient dans des circonstances particulières, vu la situation que traverse la région et vu ce que vivent les Sahraouis à Al Aayoune. Elle est intervenue à la veille de la reprise des négociations informelles à New York, entre le Front Polisario et le pays colonisateur, le Maroc.