Bouguerra Soltani est accusé d'avoir sciemment transgressé les garde-fous mis en place par Mahfoud Nahnah et Mohamed Bouslimani. Rien ne va plus au sein de la formation que dirige Bouguerra Soltani. Des cadres, élus locaux et nationaux continuent de fuir collectivement le Msp, les démissions tombent en cascade. Après Relizane, Sétif et Alger, c'est au tour des militants d'Oran d'annoncer leur divorce définitif avec le parti. Ainsi, vingt-deux cadres, dont deux députés de l'actuel mandat, quatre autres de mandats précédents et seize élus locaux viennent de signer officiellement leur démission. La scène politique ne tarit pas d'événements ces derniers jours. Les démissions se poursuivent au MSP. À Oran, pas moins de 70% parmi les élus locaux et nationaux viennent de tourner,définitivement, le dos au MSP, a indiqué M.Mekhlouf Benyamina, vice-président du bureau de wilaya d'Oran fraîchement installé. En outre, plusieurs autres élus locaux au niveau de cinq communes d'Oran viennent de rejoindre le Mouvement pour la prédication et le changement. Les raisons qui ont motivé ces départs collectifs sont multiples à commencer par ce qui est qualifié de «déviation grave que connaît le MSP depuis la tenue du dernier congrès». Le vice-président du bureau de wilaya du parti de Menasra n'est pas allé par trente-six chemins pour imputer la dégradation organique du MSP à Bouguerra Soltani. Le mettant ouvertement à l'index, M.Mekhlouf Benyamina accuse Soltani d'avoir délibérément transgressé les garde-fous mis en place par le défunt Mahfoud Nahnah et Mohamed Bouslimani. «La déviation est, à la fois totale, grave et profonde...» a-t-il indiqué à notre rédaction. La plaie est béante, deux fossés séparent les deux tendances aux idéaux diamétralement opposés. Les ex-militants du MSP qui viennent de rallier le MPC ne voient pas d'un bon oeil la gestion du parti par Soltani. Cette «évidence» provient du vice-président du bureau de wilaya du parti de Menasra qui persiste et signe. «Les militants démissionnaires ne se voient plus dans la nouvelle ligne directrice élaborée par Bouguerra Soltani...» a-t-il martelé. Dans un communiqué qui a été transmis à notre rédaction, les démissionnaires ont annoncé leur adhésion collective au Mouvement pour la prédication et le changement, formation politique qui vient d'être créée par Abdelamdjid Menasra après l'échec de toutes les tentatives de réconciliation, les lenteurs accusées, délibérément, quant à prendre sérieusement en considération les doléances et les cris de détresse de la base militante. Pis encore, soutiennent les signataires du communiqué, la restructuration des bases locales a précarisé davantage le MSP. La guerre de communiqués et d'attaques répétées auxquelles se sont livrés les démissionnaires et les actuels membres du MSP ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à la période pré-congrés. Elle s'est accentuée à la tenue de ce dernier. Le fossé entre les deux tendances s'est élargi lors de la dernière présidentielle. Les deux parties ont, certes, battu leurs tambours au profit de la candidature de Bouteflika mais en rangs dispersés. Quelques jours après le 9 avril, le vent de la contestation commençait à souffler au niveau des bases locales. La contagion qui a atteint la base militante a gagné toutes les sphères. Des prises de position irrévocables quitte à mettre à plat l'ancienne école. Ces mêmes positions ont été rendues publiques à la faveur de la création du Mouvement pour la prédication et le changement. Les signataires des différents documents de retrait du MSP se sont, totalement, démarqués de l'actuelle équipe dirigeante du MSP tandis que les démissions collectives continuent d'atterrir dans les bureaux du MSP. Au total, pas moins de 28 députés, soit un taux de plus de 60% des représentants du MSP à l'Assemblée nationale, se sont démarqués du MSP ces derniers mois, tandis que le MPC continue la mise en place de ses instances locales.