Un atelier de formation de trois jours a été organisé à l'hôtel Mazafran à Alger. La cybercriminalité n'a pas de frontière ni de cible précise. Cette nouvelle forme de crime organisé menace le monde et les institutions, devenant un outil incontournable pour les réseaux terroristes à travers le globe. La menace est réelle et une coopération internationale s'impose de facto. Ce sont les principaux messages qui ressortent de l'atelier sur la cybercriminalité qui s'était achevé jeudi à l'hôtel Safir Mazafran. Cette formation organisée par le Bureau fédéral des investigation, le FBI, au profit d'un groupe de magistrats algériens est conçue pour échanger les expériences et expertises dans le domaine de la cybercriminalité et l'utilisation des preuves électroniques lors d'enquêtes et procès de menaces grandissantes telles que la fraude, le blanchiment d'argent, l'exploitation d'enfants et le terrorisme. La partie américaine a été représentée par des experts du Bureau du ministère de la Justice qui fournit une assistance technique destinée à rehausser les capacités des institutions judiciaires à l'étranger (Opdat), la section du crime électronique et la propriété intellectuelle, la section du crime organisé et le racket, ainsi que des agents spéciaux du FBI et de l'Usss. Intervenant lors de la séance de clôture de cette session de formation, l'ambassadeur américain à Alger, David D. Pearce, a insisté sur l'opportunité de créer des partenariats performants entre les pays: «La cybercriminalité est en croissance continue, et elle ne respecte aucune frontière ou juridiction. À partir d'un certain pays, souvent les cybercriminels déclenchent des attentats ayant lieu dans des tiers pays», note-t-il. Quotidiennement, les cybercriminels se livrent à de nombreuses infractions, notamment des atteintes à la sécurité des particuliers, des entreprises et des gouvernements. Ces infractions comprennent, par exemple, le contournement de fonds, la fraude, l'usurpation de données personnelles, le terrorisme, les atteintes à la propriété intellectuelle, la pédopornographie, les agressions sexuelles sur des enfants. Quelle que soit la cible, le préjudice porté, l'argent perdu et les heures dépensées dans les enquêtes sur ces infractions sont énormes. Cette occasion représente une énorme opportunité pour les deux pays, soutient Pearce, pour trois principales raisons. Premièrement, elle représente le premier atelier combiné entre le département de la Justice et le ministère de la Justice, avec l'assistance d'Opdat et le Bureau de développement international du département de la Justice des Etats-Unis. «Comme symbole du partenariat et de la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis, nous nous trouvons ici afin de discuter de la cybercriminalité. Toutefois nous espérons que le cours que nous venons de vous présenter ne sera que la première étape dans plus de formation combinée à l'avenir» ajoute-t-il. Deuxièmement, cet évènement est important parce que, toujours selon le communicant, il y a un besoin collectif d'améliorer la connaissance et les aptitudes dans la lutte contre la cybercriminalité Enfin, ces types de programmes et les relations qui s'y forment représentent des atouts inestimables. Avant de terminer son discours le diplomate américain a évoqué deux affaires portant sur la cybercriminalité et que l'Algérie et les Etats-Unis ont déjà réglées avec succès. Dans le premier cas, le pirate informatique avait pu détourner une grande quantité de données provenant de plusieurs entreprises internationales. Le criminel pensait être en sécurité en Algérie. Ses victimes n'étaient pas forcément des Algériens. Mais grâce à cette collaboration étroite, le criminel a été identifié. Dans le second cas, un criminel informatique a piraté une compagnie de cartes de crédit importante et détourné des dizaines de milliers de numéros de cartes de crédit et d'identité. «Heureusement, en travaillant ensemble rapidement et grâce à l'échange de renseignements et indices, le sujet a été arrêté avant d'avoir un impact sur la vie des gens de par le monde.» Par ailleurs, le directeur général des affaires judiciaires et juridiques au ministère de la Justice, Mohamed Amara, a souligné qu'«aucun Etat ne peut à lui seul lutter contre les formes développées de crimes dont les auteurs utilisent des technologies de pointe».