Cette situation inquiète les foyers à la veille de l'Aïd El Adha. Les prix des fruits et légumes s'envolent une fois de plus à Béjaïa à l'instar du reste des wilayas d'Algérie, à la veille de l'Aïd El Adha! Pomme de terre, oignon, courgettes, carottes, tomates, poires ou bananes voient leur prix au kilo passer pratiquement du simple au double à la veille de l'Aïd El Adha. Si les détaillants accusent les marchands de gros, le citoyen lui dénonce l'attentisme des pouvoirs publics algériens appelés à réviser le Code du commerce pour réguler le marché des fruits et légumes en premier lieu, en attendant de le voir s'élargir à d'autres marchés. Malgré l'inscription du problème en Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika qui s'est déclaré mécontent à maintes reprises, aucune mesure concrète pour y remédier n'a été annoncée. L'Aïd el Adha à combien? A quel prix? Doit-on s'endetter pour s'acquitter d'un rituel rendu insupportable par des spéculateurs de tout bord? La question doit faire réagir tous les acteurs de la société, à leur tête les théologiens et autres muftis. Devant l'attentisme, voire le laxisme des autorités concernées c'est le pauvre citoyen qui ronge son frein... Décidément, l'informel a la peau dure en Algérie. Sinon quelle explication donner à ces flambées des prix à l'approche de chaque fête religieuse, L'Aïd, Ramadhan, Awel Mouharem, Mouloud, etc.)? Veut-on opposer à la régulation du marché, la suppression des fêtes religieuses? Comment résoudre le problème des ménages déjà très affectés par la chute vertigineuse du pouvoir d'achat gagné par une inflation sans précédent? En 2009, celle-ci en Algérie, a atteint 5,7% contre 4,7% en 2008. Elle devrait connaître une baisse considérable en 2010, selon les déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, mais la voilà rattrapée par la réalité du terrain. Une étude sérieuse sur le prix de revient de chaque fête religieuse est plus que nécessaire pour s'armer de véritables instruments de mesure. A combien revient la fête de l'Aïd pour les ménages moyens en Algérie? La question mérite vraiment d'être posée au regard de ces flambée des prix qui gagnent tous les produits de première nécessité. Par ailleurs, même si la balle est bien dans le camp des pouvoirs publics, la société civile est pour beaucoup, d'une manière directe ou indirecte, dans ce phénomène de flambée des prix. En effet, à quoi servent les associations de protection des consommateurs si ce n'est de sensibiliser la société sur la nécessité d'enrayer cette fièvre à l'approche de chaque évènement religieux et autre? Faut-il s'inscrire dans l'appel, lancé par courrier électronique le 7 avril dernier, par une frange de la société, qui a fait état du boycott de plusieurs produits de large consommation, pour voir réagir les autorités concernées? la question mérite sérieusement d'être posée.