Rachid Terki est un jeune chanteur de la région de Maâtkas dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est poète et compositeur de ses musiques. La première fois qu'il est monté sur scène, il avait à peine dix-sept ans. C'était au lycée Mohamed Onar de Maâtkas, où il était scolarisé. Ce jour-là, il a senti une joie immense, témoigne-t-il. Car quand on chante, l'un de nos objectifs est de se produire devant un public. Rachid Terki est un artiste très modeste qui a du mal à parler de son art. A nos questions, il répond de façon laconique et d'une voix à peine intelligible. Mais c'est en écoutant son album intitulé Inasen (Dis-leur) qu'on se rend compte à quel artiste on a affaire. En écoutant et réécoutant les neuf chansons composant cette première cassette, on relève un talent indéniable chez Rachid Terki qui a choisi de marier le style de musique targuie et le kabyle. Une harmonie totale règne entre les textes, la musique et la voix de ce chanteur qui peut vraiment aller loin pour peu qu'il ait une petite dose de volonté et une grande ration de travail. Car la chanson, ça se travaille. L'album en question est sorti aux éditions «Azwaw». Rachid Terki, en enregistrant cet album, a travaillé avec de nombreux musiciens de talent à l'image de Madjid Halit, Rabia Brahim, Oukrine Rabah, Khirredine et Chebli Hassen, sans oublier Djamila Idurar qui a participé à la chorale. Neuf chansons le composent avec une richesse thématique intéressante. Il s'agit des chansons: Dis-leur, en deux versions, Le rêve, Je veux te parler, Viens faire la fête, L'union, Génération de malheurs, Je ne peux t'abandonner, Reste avec moi et enfin Mon premier amour. «Je chante amour, la situation sociale et la vie en général», nous confie notre interlocuteur qui dit avoir été l'hôte de l'émission de Medjahed Hamid «Ichenayen u zekka» (les chanteurs de demain) à sept reprises. La première fois, c'était en 1989, se souvient-il. Parmi les grands chanteurs kabyles qu'il aime écouter, il cite Cheikh El Hasnaoui, Matoub Lounès, Farid Ferragui, Idir, Djamel Allam, etc. Pour l'instant, il a eu plusieurs passages dans des émissions artistiques de la radio Chaîne II et il a été l'invité de la journaliste Zohra Ferhati à la chaîne de télévision TV-Tamazight de l'Entv dans son émission «Tanalt». Il a également animé des fêtes dans des salles et au théâtre Kateb-Yacine de la ville des Genêts. A la Maison de la culture de Tizi Ouzou et malgré ses maintes demandes, on ne l'a jamais programmé et il avoue qu'il est blessé du fait qu'il ne soit pas pris en considération dans sa propre région. Pour l'instant, il prépare un nouveau produit, mais il explique que ceci n'est pas une entreprise facile. Rien que pour enregistrer une cassette, il faut débourser pas moins de 10 millions de centimes. Rachid Terki avoue qu'il n'est pas du tout facile de trouver un éditeur tout en critiquant le style de la chanson non-stop, lequel en ayant pris le dessus, a mis de côté tout ce qui ressemble au véritable art.