Le «bio» est un luxe de petits bourgeois ont semblé dire, hier, des experts de l'univers agricole, à la faveur d'une conférence de presse qui a officiellement annoncé l'ouverture du Salon international de l'agriculture ou Agro Expo 2010, une manifestation désormais régulière et à l'organisation de laquelle participe cette année la Safex (Société algérienne des foires et exportations). En effet, convié à prendre la parole, M.Mustapha Hamidouche, directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev), a expliqué que l'Algérie, contrairement à ses voisins immédiats, utilise un taux d'engrais nettement inférieur aux normes universellement admises. Soit à peine 300.000 tonnes, alors qu'un minimum de 500 000 tonnes est requis, sachant que le Maroc engloutit dans ses terres 1.000.000 de tonnes! «Nous n'utilisons que 10 kg d'engrais par hectare alors que la moyenne est de 50 kg l'hectare voire 80 à 100 kg l'hectare en Europe», a-t-il fait savoir en précisant que la culture bio n'est pas une priorité pour l'Algérie où le plus important consiste à recourir aux méthodes de culture intensives afin d'assurer la sécurité alimentaire. Nous sommes en deça de la moyenne d'utilisation des engrais, a-t-il expliqué en soulignant: «Nous ne nourrissons pas assez nos terres, toutefois la profession s'organise et prend conscience de l'importance de l'utilisation des produits phytosanitaires.» Interpellé sur les dangers que pourrait générer un recours massif à de pareils produits sur la santé des consommateurs, il a rassuré l'auditoire en précisant que les normes d'homologation de ces matières sont très strictes en Algérie et que leur usage obéit à une réglementation et un mode d'emploi des plus étudiés. D'autres spécialistes ont appuyé sa thèse en renchérissant: «Nous avons le soleil, l'eau, la terre et le bon vouloir des pouvoirs publics, avec de tels atouts l'Algérie pourrait très bien retrouver sa place de grenier de l'Europe.» Le très attendu Salon de l'agriculture Expo Filaha, est un évènement dont le principal initiateur est le docteur Bensemmane. L'évènement, finalement d'envergure internationale, est placé cette année sous le haut patronage du Dr Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Selon le Dr Bensemmane, la manifestation poursuit son développement et conforte son image de marque de premier Salon d'affaires des filières agrovégétales, du machinisme et de l'équipement agricole, avec l'organisation de forums interprofessionnels sur le machinisme agricole, l'oléiculture, la protection des plantes et la fertilisation. Cette édition englobe également, la filière de l'eau et de l'agriculture qui fait qu'elle est coparrainée par le ministre des Ressources en eau, M Abdelmalek Sellal. Optimiste, le Dr Bensemmane prédit un succès certain à ce salon qui va regrouper, entre les 22 et 25 novembre prochains, près de deux cents exposants dont une bonne partie est originaire d'une vingtaine de pays. Ils seront au total 176 exposants. Les Espagnols seront en force à ce rendez vous, avec 27 sociétés. Des professionnels ibériques de la région de Murcie avec 29 entreprises espagnoles, venus pour la mise en relations d'affaires. L'expérience agricole de la région de Murcie sera particulièrement exposée. La délégation française sera quant à elle conduite par Ubifrance composée de huit entreprises des différents secteurs. L'on relève cette année que les entreprises privées et publiques nationales ont fait un effort remarquable pour la confection de leurs stands qui n'ont rien à envier à ceux des grands salons internationaux. En effet, 9 stands voient leur superficie dépasser les 100 m2. L'on regrette néanmoins, l'absence de certaines sociétés nationales spécialisées dans la fabrication d'engins agricoles.