Les Malgaches votaient hier pour se prononcer par référendum sur un projet de nouvelle Constitution. Un peu moins de 8 millions d'électeurs étaient ainsi appelés à se rendre dans plus de 18.000 bureaux de vote. La situation était normale dans toute la capitale Antananarivo où les forces de l'ordre étaient peu visibles en ce jour déclaré férié à l'occasion du vote et des électeurs se sont présentés dès l'ouverture des bureaux de vote à 06h00 locales (O3h00 GMT). «Les gens semblent intéressés, en tout cas il y avait du monde dès 6h00», a déclaré Rija Rakotobe, vice-président d'un bureau dans la ville haute, où une demi-douzaine de personnes faisaient la queue à l'extérieur, à l'image de nombreux autres bureaux dans la capitale. Pour la première fois à Madagascar, les opérations de vote se font avec un bulletin unique sur lequel on doit cocher «oui» ou «non» au projet. Elles se déroulaient dans le calme mais apparemment assez lentement, au rythme moyen d'une cinquantaine de votants par heure dans chaque bureau. L'homme fort du pays, Andry Rajoelina, a voté peu après 8h00 locales dans un bureau proche de son domicile dans le quartier d'Ambatobe, au nord d'Antananarivo, et a déclaré à cette occasion en langue malgache être venu «faire son devoir de citoyen». Ce référendum est le premier scrutin depuis la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina qui, soutenu par la rue et l'essentiel de l'armée, a évincé en mars 2009 le président élu Marc Ravalomanana. Il doit être suivi d'élections municipales en décembre, de législatives en mars et d'une présidentielle en mai, conformément à un accord politique signé en août entre le pouvoir et une centaine de partis politiques. Les trois mouvances des anciens présidents Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, aujourd'hui dans l'opposition, refusent ce processus et ont appelé au boycott de la consultation. La communauté internationale n'a pas non plus donné son assentiment au plan de M.Rajoelina, jugeant l'initiative «pas assez consensuelle». Le principal enjeu de cette consultation concerne le taux de participation, alors que la campagne pour le «non» a été très limitée. Les partisans du projet espèrent atteindre au moins les 43%, comme lors du précédent référendum constitutionnel en 2007.