La cession des parts d'Orascom Telecom Holding du capital de Tunisiana n'aura aucune incidence sur le rachat de Djezzy. Rien ne remettra en cause le rachat de Djezzy par le gouvernement algérien. Claire, nette et précise, cette position a été réaffirmée par une source proche du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. La position du ministère lève tout équivoque sur cette affaire. «Le rachat d'Orascom Telecom Algérie est une décision souveraine de l'Etat algérien. Elle est mise en application et le processus de cette opération suit son cours», a assuré cette source. Cette déclaration sonne comme une réplique aux propos tenus, lundi, par le directeur général d'Orascom Telecom Holding (OTH), Khalid Bichara. Lesquels propos interviennent suite à l'achat des parts d'OTH dans Tunisiana par Qatar telecom. «Les revenus de cette opération serviront uniquement pour payer des dettes auprès des banques et se préparer à des négociations avec le gouvernement algérien sur la vente de Djezzy, la filiale algérienne d'OTH», a annoncé M.Bichara. Seulement, le gouvernement algérien ne l'entend pas de cette oreille. Des observateurs avertis assurent que cette opération n'a aucun impact sur le rachat d'OTA par l'Etat algérien. Cela dit, le feuilleton Djezzy est loin de connaître son épilogue. Les épisodes se suivent mais ne se ressemblent pas. Lundi dernier, l'affaire a connu un rebondissement de taille. La compagnie Qatarie QTel Telecom, via sa filiale Wataniya Telecom, a annoncé avoir conclu un accord pour s'emparer de 50% du capital de Tunisiana, détenus par OTH. Le coût de ce rachat s'élève à 1,2 milliard de dollars. Du coup, l'opérateur téléphonique tunisien est devenu la propriété de Qtel. Seulement, cette firme n'a exercé son droit de préemption que suite à la demande du gouvernement tunisien. L'opérateur égyptien ne désespère pas de reprendre OTA. En ce sens, M.Bichara est revenu sur la possibilité de voir OTH recourir à l'arbitrage international. Selon ce dernier, cet arbitrage pourrait prendre deux ou trois ans. Cela n'a en rien ébranlé la position de l'Algérie. Le gouvernement a fait valoir la primauté de la justice algérienne dans le traitement de cette affaire. «Les responsables d'OTH ne peuvent outrepasser la justice algérienne en sollicitant l'arbitrage international», a déclaré le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, le 14 novembre, à la fin de la session parlementaire consacrée a la présentation et l'adoption du projet de la loi de finances 2011. Cette sortie médiatique faisait suite à celle de Naguib Sawiris, le patron égyptien d'OTH, lequel avait menacé de solliciter les instances internationales dans cette affaire. «Ces déclarations sont destinées à tranquilliser ses propres actionnaires. Elles ne peuvent en aucun cas ébranler notre position», a estimé le ministre. Ce dernier a réaffirmé, encore une fois, la détermination de l'Algérie à racheter OTA. «Notre position n'a pas changé et elle ne sera pas modifiée», a-t-il tranché. Les déclarations de M.Benhamadi confirment que le processus de nationalisation se poursuivra selon les modalités et le rythme choisis par le gouvernement algérien. Au demeurant, l'opérateur Djezzy fait face à un contrôle fiscal. «Djezzy a subi un deuxième contrôle fiscal pour les exercices 2008 et 2009. Une notification lui a été adressée à laquelle il a répondu. Il n'y a pas de menace dans cette affaire, il y a l'application de la loi», a affirmé, lundi, Aderrahmane Raouya, directeur général des impôts, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. M Raouya a concédé à l'opérateur égyptien le droit de saisir les instances internationales. Cela dit, il a précisé que l'administration fiscale a tenu compte de tous ces aspects.