Cette Journée mondiale du souvenir des victimes de la route a été célébrée pour la première fois en Algérie. Les accidents de la route font plus de 4000 morts par an en Algérie, un pays où l'on compte quatre millions de handicapés dus à ce fléau. La Journée mondiale du souvenir des victimes de la route, instituée par l'OMS, attire chaque année l'attention sur les conséquences dévastatrices de ces accidents et sur la nécessité d'agir. Elle vient d'être célébrée, pour la première fois en Algérie, au siège de l'Etusa, l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger. L'événement qui a réuni des représentants de la société civile et du gouvernement, a vu la projection d'un film, aux images d'une rare violence. Ces dernières, prises sur le vif, montrent des scènes horribles dont le théâtre est la route, mais qui ont su capter les esprits. Le document, propriété de l'association d'aide aux personnes handicapées El Baraka a, en effet, permis de rappeler, encore une fois, que le terrorisme routier dans notre pays est une amère réalité qui réclame des solutions urgentes. La société de capital privé, Alliance Assurances, l'entreprise de droit algérien Peugeot Algérie et la société publique Algérie Télécom ont activement participé à la réussite de cette manifestation inédite, notamment en apportant leur soutien à El Baraka. Plusieurs communications ont émaillé cette rencontre, particulièrement celle de M.Hariti représentant du Cnpsr (Centre national de sécurité et de prévention routière). Cet intervenant n'a pas manqué de souligner l'engagement ferme de l'Etat algérien à éradiquer ou du moins à réduire les catastrophes sur le réseau routier national. Il a, à ce titre, étayé que le gouvernement n'a eu de cesse de réactualiser les lois afin de venir à bout de ce phénomène qui génère plus de 70.000 blessés et un coût de 100 milliards de DA au Trésor public. Ainsi, et outre la batterie de textes répressifs introduits par la loi de 2009 puis celle de 2010, une étude, de l'université d'Alger serait déjà proposée aux autorités concernées. Cette dernière édicte plusieurs recommandations, comme l'ouverture d'une école de conduite et l'instauration de nouvelles conditions pour la délivrance du permis de conduire. Elle propose également un programme pédagogique adopté par les experts, ainsi que les outils pédagogiques et autres méthodes d'examen. L'orateur n'a pas manqué de suggérer de prendre exemple sur la France qui a su investir dans les associations et qui est parvenu à ériger un vrai système de prévention de proximité. «La sécurité routière est l'affaire de tous et de tous les secteurs de l'état» a-t-il conclu. M.Ferhat présentateur météo à Radio El Bahdja a eu également à faire part d'une communication, où, il a expliqué la nécessité d'inculquer la culture météorologique aux citoyens. Il a particulièrement insisté sur l'importance de l'environnement de l'automobiliste et de la nécessaire adaptation de la signalisation routière à chaque région dans un pays continent comme l'Algérie. Il a surtout annoncé la pertinence de la mise en place de radios d'autoroute qui pourraient renseigner et informer utilement les futurs usagers de ce grand axe routier. Le représentant des auto-écoles a quant à lui signifié que les auto-écoles algériennes ne vendent pas le permis de conduire. «Nous faisons notre travail en toute conscience, bien que notre corporation souffre de l'absence d'infrastructures de base comme les circuits d'apprentissage et d'examen», a-t-il précisé, tout en dénonçant les comportements des chauffards qui ne respectent même pas les élèves au volant. Mme Flora Bouberghout, présidente de l'association El Baraka est enfin revenue sur le quotidien difficile des handicapés qui évoluent dans un environnement peu propice à leur épanouissement. «Les handicapés sont des demi-citoyens», a-t-elle déclaré, en appelant à une meilleure considération de cette frange qui représente quelque 2% de la population nationale. A ce cri de détresse, l'on a annoncé qu'un transport adapté et à la demande sera incessamment mis à la disposition de cette catégorie de personnes. «Une entreprise de transport urbain spécialement dédiée aux handicapés sera déployée très prochainement dans cinq wilayas du pays». L'initiative serait le fruit d'un large programme chapeauté par le président de la République en direction des personnes handicapées.