Des responsables influents au sein du parti ont demandé à M.Belkhadem de revoir la composition du BP. Le mouvement de redressement n'est pas de nature à déstabiliser M.Belkhadem. Le secrétaire général du FLN se montre plutôt serein et n'accorde aucune attention au bruit que provoquent les mécontents. «J'ai trop de choses utiles à faire pour m'occuper de tout ça», a-t-il répondu sur un ton ferme. Le chef de file du FLN, qui s'exprimait en marge de la réunion du club des hommes d'affaires tenue jeudi dernier au siège du parti, était sur la défensive. «Ces gens-là profitent du renouvellement des structures de base, des mécontentements pour semer le trouble», a-t-il précisé tout en minimisant l'impact de ce mouvement. Le secrétaire général dit qu'il n'a pas de temps pour s'intéresser à ces histoires. «Je compte ne rien faire», a-t-il encore poursuivi. Alors que le mouvement de redressement et de l'authenticité est sorti de l'ombre et commence à investir le terrain, M.Belkhadem préfère l'ignorer complètement. Mieux encore, il axe ses activités sur la promotion du programme quinquennal. D'ailleurs, durant ce week-end, M.Belkhadem a consacré deux réunions pour débattre de la réalisation du projet cher au président de la République. Jeudi matin, il a convoqué le club des hommes d'affaires et les a exhortés à contribuer efficacement à la concrétisation du programme. Dans l'après-midi, il s'est rendu à Bouira où il a animé un meeting avec pour thème «Le FLN et la société civile, ensemble pour concrétiser le programme quinquennal». Cette activité n'est-elle pas une réponse directe aux adversaires? Sans doute, M.Belkhadem sait très bien ce qu'il fait. En mettant en avant le plan quinquennal, il voulait démontrer qu'il bénéficie toujours de l'appui du président du parti. C'est pourquoi il réfute d'idée de crise qualifiant ce grabuge de signe de bonne santé. D'ailleurs, même dans son rapport politique qu'il a rendu public, à l'issue de la réunion du bureau politique tenue le mercredi dernier, la direction n'a en aucun cas évoqué les dysfonctionnements signalés au niveau de la base. Il est relevé que l'opération de renouvellement touche à sa fin. Preuve en est, 1502 bureaux de kasma ont été installés et le reste sera achevé dans quelques jours. Ce n'est pas tout. Interpellé à propos des militants qui adhèrent au mouvement de redressement, M.Belkhadem semble sceptique: «Ce n'est pas vrai, c'est ce que vous dites. Ils sont combien?», demande-t-il aux journalistes présents. «Je doute fort sur les prénoms avancés», a-t-il encore lâché. A la question de savoir quels sont les noms des personnes traduites devant la commission de discipline, M.Belkhadem n'a pas donné de détail. «Nous n'avons avancé aucun nom, mais nous avons cité des faits, contrairement à ce qui été rapporté par la presse», a-t-il éclairci. Il a précisé que la commission n'a pas encore achevé son rapport. «La commission est indépendante dans son travail», a-t-il précisé pour lever tout soupçon sur d'éventuelles pressions exercées par la direction. Parmi les responsables traduits devant la commission de discipline, on citera l'ancien ministre du Tourisme Mohammed Seghir Kara et le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels El-Hadi Khaldi. Ces deux responsables sont entrés en guerre contre la direction actuelle. Irrités par les dépassements signalés lors de l'opération de renouvellement des structures de base, des poids lourds du vieux parti sont montés au créneau pour dénoncer la gestion des affaires par le bureau politique. Vivement ciblée, cette instance risque de ne pas survivre longtemps. Selon une source proche du parti, des responsables puissants du parti ont demandé à M.Belkhadem de revoir la composition du BP lors de la réunion du comité central qui se tiendra le 23 décembre prochain. Ce rendez-vous s'annonce décisif pour le vieux parti. Les redresseurs affûtent leurs armes et menacent de boycotter cette réunion. Ils envisagent même d'aller plus loin. «Il n'est pas question de revenir en arrière», avait déclaré le coordinateur du mouvement de redressement. Enfin, interrogé sur la participation du FLN au Congrès de l'Internationale socialiste en présence des partis israéliens, M.Belkhadem n'a pas vu le lien. «Nous sommes contre la normalisation des relations avec Israël, mais cela ne nous n'empêche pas de faire partie de l'Internationale socialiste», a-t-il affirmé en réitérant que le parti n'a pas changé de position.