Le mouvement de redressement attend avec impatience cette réunion pour «s'attaquer» au bureau politique. Le FLN réunira son comité central probablement le 15 décembre prochain. Ce rendez-vous promet d'être décisif pour le vieux parti. Devant la montée en puissance du clan des protestataires, la confrontation s'annonce plus chaude. Le mouvement de redressement et de l'authenticité ne va pas rater cette opportunité pour crever l'abcès. Irrités par la situation conflictuelle que traverse le parti au niveau de la base et la politique de la direction, les contestataires vont peser de tout leur poids pour redresser les choses. Ces derniers se préparent d'ores et déjà à passer à l'action. Le mouvement attend avec impatience la réunion du comité central pour créer un faux barrage au bureau politique. «Nous n'allons pas nous taire sur ce qui se passe actuellement au parti», a assuré un membre du mouvement de redressement. Selon lui, le mouvement compte faire pression sur M.Belkhadem pour revoir la composante du bureau politique. «Il faut désinfecter le parti des opportunistes», a insisté notre interlocuteur faisant allusion au bureau politique. Nul n'ignore que la désignation de certaines personnes au sein du BP est à l'origine de ce malaise. Le secrétaire général avait lui-même reconnu qu'il s'était trompé dans le choix de ses hommes de confiance. L'équipe à bord risque de ne pas résister à la tempête. «Des changements ne seront pas exclus», affirme un responsable proche de la direction. Selon lui, le comité central va examiner la situation générale et procéder à l'évaluation du bilan des membres du BP un par un. L'instance la plus lourde du parti aura, donc, un droit de regard sur l'action de la direction. Les redresseurs dont des ministres, des députés et des anciens responsables du parti, vont user de tout leur poids pour avoir gain de cause. L'installation officielle du comité de redressement et de l'authenticité confirme qu'il y a réellement un malaise et qu'il ne s'agit plus d'une petite agitation. Par ailleurs, et malgré cette polémique au sein du vieux parti c'est plutôt l'accalmie. Alors que le siège était auparavant pris d'assaut par les militants, ces derniers aujourd'hui, désertent les lieux. Une simple virée au QG du parti permet de constater cette immobilité. Les explications divergent sur ce point. Pour la direction, c'est une preuve que tout est rentré dans l'ordre. «Au niveau de la direction tout se passe bien», affirme un responsable proche de la direction. Avant de renchérir: «Il n'y a plus les foules de contestataires qui affluaient vers le siège pour se plaindre». Or, d'autres pensent qu'il n'y a plus d'oreille attentive. «Les militants n'ont pas à qui se plaindre», explique une source proche du parti. «C'est l'administration qui fait le travail du bureau politique», ajoute-t-il. Les membres du BP sont rarement présents. Ces derniers se déplacent uniquement quand ils sont convoqués à la réunion ou quand le secrétaire général est présent au siège. Certains membres n'assistent même pas à la réunion du bureau politique. «Le bureau se réunit parfois avec six membres», ajoute notre source. Alors que des bureaux ont été aménagés pour les ministres et les membres du BP au niveau du siège, ces derniers ne font même pas preuve de présence. «Il y a des ministres qui n'ont jamais mis les pieds dans leur bureau», assure notre source. Pris par d'autres engagements, les membres du BP consacrent peu de temps à l'activité partisane. Le secrétaire général va convoquer cette semaine son équipe pour faire un bilan préliminaire de l'opération de renouvellement des structures de base. Cette opération qui devait prendre fin avant le 31 octobre, accuse encore des retards en raison des conflits.