En association avec la maison d'édition Actes Sud, l'Aarc invitera plus d'une douzaine d'écrivains qui feront le déplacement cette année à Alger. Après les festivités consacrés à la musique d'Orient, les rencontres des écrivaines puis, récemment, des photographes euro-méditeranéens, l'Aarc connaît un nouveau programme au tableau de son agenda. Même si l'expérience n'est pas nouvelle, elle se veut plus riche, plus dense, quasiment mensuelle. En gros, l'Aarc reconduit ses rencontres littéraires au «Diwan Dar Abdelatif» au grand bonheur des amateurs de bonnes feuilles. Pour ce faire, un accord de partenariat a été signé avec les éditions Actes Sud. En privilégiant les aires géoculturelles du Monde arabe, de l'Afrique et de la Méditerranée, l'Aarc s'associe ainsi avec une maison d'édition qui, son nom l'indique, se distingue sur la scène éditoriale internationale par un intérêt particulier pour les littératures du Sud. Dans ce cadre, des auteurs prestigieux de cette maison d'édition viendront également rencontrer les hommes et femmes de lettres algériens. Jusqu'au mois de juin, ces auteurs issus des cinq continents, viendront présenter leurs récents ouvrages et discuter de leurs écritures et thématiques. Nées dans un petit village du sud de la France, les éditions Actes Sud se sont installées en 1983 à Arles et ont apporté la preuve qu'une maison d'édition pouvait s'épanouir en dehors de la capitale française. Elle dispose néanmoins, de bureaux de représentation à Paris. La maison accorde une importance considérable à ce qu'elle nomme «la chaîne de conviction» qui va de l'auteur au lecteur en passant par les principaux prescripteurs, libraires, bibliothécaires, médias, partenaires culturels... Actes Sud se dit gouvernée par deux mots-clés: «Le plaisir et la nécessité». Plus de 180 Prix littéraires et autres sont venus récompenser cette maison d'édition, dont 22 en 2010. Parmi eux, on peut citer le Goncourt 2004, Laurent Gaudé pour Le soleil des Scorta, le Fémina 2006, la franco-canadienne Nancy Huston pour son roman Lignes de faille et le Prix du Roman arabe 2008 Elias Khoury, pour son livre Comme si elle dormait. Plus d'une douzaine d'écrivains issus du catalogue d'Actes Sud feront tout au long de l'année, le déplacement à Alger pour nous présenter leurs romans, leur univers et inspirations. Parmi ceux-là on citera Luigi Guarnieri (Italie), Andreï Guelassimov (Russie), Mathias Enard (France), Farouk Mardam Bey (Syrie), Minh Tran Huy (Vietnam), Emmelene Landon (Australie), Tim Parks (Royaume-Uni), Khaled el Khamissy (Egypte), Breyten Breytenbach (Afrique du Sud), Jabbour Douaihy (Liban), Bahiyyih Nakhjavani (Inde) et José Carlos Somoza (Cuba). Le premier, qui inaugurera ce cycle de rencontres de Diwan Abdelatif n'est autre que le tchadien Nimrod qui donne rendez-vous à ses amateurs, cet après-midi à partir de 14h, à la salle Frantz-Fanon de Riad El Feth. Un espace, qui se voudra encore d'échanges, de voyages et de partage. Né en 1959 dans le sud du Tchad, Nimrod Bena Djangrang, connu sous son nom de plume, Nimrod, a étudié à l'université d'Abidjan (Côte d'Ivoire) tout en enseignant dans les lycées. Ce docteur en philosophie est à la fois poète, romancier et essayiste. La guerre civile au Tchad, entre 1979 et 1982, a fortement influencé son écriture. Il est l'auteur de cinq oeuvres poétiques, de deux essais et de quatre romans dont Les Jambes d'Alice (2001), Le Départ (2005), Le Bal des princes (2008). On lui doit aussi en littérature pour jeunes, un roman sur Rosa Parks. En 2007, Nimrod a été signataire du «Manifeste pour une littérature-monde», appelant à la disparition du terme «francophone» appliqué aux auteurs d'expression française des anciennes colonies. Vivant à Amiens (France) depuis près de 17 ans, son essai, La Nouvelle Chose française (2008) a porté justement sur l'exil, thème récurrent de sa littérature. Nimrod a reçu plusieurs distinctions dont les prix Edouard Glissant, Ahmadou Kourouma et Louise Labé.