«Si les Etats-Unis amènent finalement leur porte-avions en mer Occidentale, personne ne peut en prévoir les conséquences», a affirmé Pyongyang, dans un communiqué diffusé par l'agence officielle Kcna. La Corée du Nord a mis en garde hier sur les «conséquences imprévisibles» qu'aura l'engagement prévu aujourd'hui d'un porte-avions américain dans des manoeuvres aéronavales communes avec la Corée du Sud en mer Jaune. «Si les Etats-Unis amènent finalement leur porte-avions en mer Occidentale (la mer Jaune), personne ne peut en prévoir les conséquences», a affirmé Pyong-yang, dans un communiqué diffusé par l'agence officielle Kcna. Peu avant, le régime nord-coréen a promis de «frapper sans pitié» en cas de violation de son espace souverain, notamment en mer Jaune, là où croiseront durant quatre jours les navires sud-coréens et les bâtiments de l'US Navy, dont le porte-avions George Washington. Pékin, principal soutien de la Corée du Nord, s'est également dit opposé à l'organisation de ces manoeuvres, mettant en garde contre «toute action militaire non autorisée» au large de ses côtes. Cet exercice «n'est pas dirigé contre la Chine», a répondu un porte-parole du Pentagone. «Ces opérations sont de nature défensive et destinées à renforcer la dissuasion contre la Corée du Nord». Les manoeuvres d'entraînement interviennent cinq jours après le bombardement par Pyongyang de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, située dans cette même mer. Cette attaque d'ampleur inédite depuis la guerre de Corée (1950-1953) a tué deux civils et deux soldats et déclenché des tirs de riposte de la part de l'armée sud-coréenne. La Corée du Sud a promis hier de venger la mort de ces deux fusiliers marins, dont les obsèques ont été célébrées hier près de Séoul. La cérémonie funèbre, solennelle et diffusée en direct par la télévision, a rassemblé de nombreux responsables politiques et militaires. «Nous allons assurément venger votre mort», a déclaré Yoo Nak-Joon, chef d'état-major de la Marine, devant les photos des deux soldats en uniforme, autour desquelles avaient été disposées des fleurs blanches. Le nouveau ministre de la Défense, nommé vendredi pour «répondre rapidement et fermement à la situation de crise» avec Pyongyang, a préconisé de répliquer «au centuple» en cas d'agression armée venant du nord. «Il nous faut répondre fermement aux provocations de la Corée du Nord», a ajouté Kim Kwan-Jin, ancien chef d'état-major des armées, dans ses premières déclarations en tant que ministre, rapportées par la presse. D'autres appels à la fermeté contre le régime stalinien ont été lancés par un millier d'anciens soldats de la Marine, qui se sont rassemblés samedi dans le centre de Séoul. Ils ont brûlé un drapeau nord-coréen ainsi que des portraits du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il et de son fils et héritier présumé, Kim Jong-Un. «Unissons-nous et vengeons-nous», ont scandé les manifestants en uniforme et coiffés d'une casquette rouge. «Nous sommes prêts à foncer vers la ligne de front, si on nous le demande», a déclaré Lee Kwang-Sun, ancien combattant de la Marine. La Corée du Nord a affirmé hier que «s'il était exact» qu'il y a eu des morts de civils sud-coréens lors d'affrontements mardi avec la Corée du Sud, celles-ci seraient «très regrettables» mais de toute façon imputables à Séoul qui avait placé des «boucliers humains».