La majorité des cas d'intoxication concernent les enfants qui, à un moment ou un autre, ont eu accès à ces matières dangereuses. Les services des urgences médicales d'Oran enregistrent plus de 200 cas d'intoxication par an par ingestion d'insecticides en milieu domestique, a indiqué le directeur du laboratoire de recherche sur la santé et l'environnement de l'université d'Oran. Le professeur Baghdad Rezkallah, qui est intervenu dans le cadre des journées scientifiques sur le thème «Santé, travail et environnement» organisées à Oran à l'initiative de ce laboratoire, a précisé que la plupart de ces cas d'intoxication se produisent «par erreur», peu d'entre eux étant des tentatives de suicide. La majorité des cas d'intoxication concernent les enfants, qui, à un moment ou un autre, ont eu accès à ces matières dangereuses pour la santé humaine, car laissées dans des endroits non sécurisés et à leur portée, a-t-il indiqué. Les empoisonnements par insecticides ou pesticides occupent la deuxième place en Algérie après les intoxications médicamenteuses, «en l'absence d'un système de contrôle et de sensibilisation, ce qui empêche la mise en place de mécanismes efficaces pour faire face à de tels risques dans les milieux domestiques», a-t-il ajouté. Les participants à cette rencontre ont également abordé le phénomène du commerce parallèle et non encadré des insecticides, le qualifiant de «fléau qui menace la santé publique», ainsi que la question des mécanismes régissant ce domaine «qui nécessite des mesures d'encadrement et de prévention contre les risques d'usage de ces produits». La directrice générale du Centre national de toxicologie a noté qu'au cours de cette année, 159 dossiers ont été déposés pour homologation et autorisation de commercialisation d'insecticides destinés au secteur agricole, soulignant que l'Algérie tend à mettre en place des mesures pour réglementer cette activité. Cette rencontre scientifique a vu la participation de médecins et de chercheurs en environnement et en santé publique de plusieurs établissements hospitaliers et universités du pays ainsi que des experts venus de France. On ne connaît pas encore, le nombre d'intoxications causées par ces pesticides à l'échelle nationale. La certitude est que les ravages sont énormes surtout sur les enfants qui ont accès à ces produits. Cela étant, les ravages des intoxications en tous genres se comptent par milliers chaque année. Les chiffres du ministère de la Santé font état d'une moyenne de 4000 à 5000 cas de toxi-infections alimentaires par an. Une tendance évolutive des toxi-infections à caractère alimentaire (Tiac) est relevée durant ces dernières années. Le non-respect des règles d'hygiène, la consommation de produits périmés, le manque de professionnalisme et de civisme, sont autant de facteurs favorisant les Tiac. Les services communaux d'hygiène et d'assainissement, comme ceux d'Alger, ont intensifié les contrôles dans les établissements de restauration rapide, et même auprès des marchands de glace qui ne désemplissent pas pendant la saison estivale. Ces mesures préventives visent à préserver la santé publique en limitant les risques d'intoxication qui enregistrent des pics en été.