Le Barça a gagné et, chose incroyable, il l'a fait sans que Lionel Messi inscrive un but. Altruiste, l'Argentin a surtout beaucoup joué pour ses coéquipiers et distribué deux passes décisives. Avec sa démonstration, lundi face au Real (5-0), le Barça a repris la main après un début de saison resté dans l'ombre de son rival. Une telle démonstration collective, le Camp Nou n'en avait pas vu depuis le printemps dernier et un succès contre Arsenal en quart de finale retour de Ligue des champions (4-1). Pour un club qui aligne les victoires comme les autres encaissent les buts, c'était presque étonnant. Dans le sillage d'un Lionel Messi véritable moteur à lui tout seul (25 buts en 16 matchs toutes compétitions confondues), les Catalans attendaient simplement le bon moment pour donner le leçon. Face au Real, ce n'est pas seulement l'Argentin qui avait les clés. En avril dernier, l'Argentin avait tiré la couverture à lui avec quatre buts contre les Gunners. Lundi soir, il a été davantage chef d'orchestre de cet ensemble harmonieux plus que soliste. Pas un seul des cinq buts n'a été marqué par le Ballon d'Or. Plus que jamais, c'est la force du collectif mis en place par Guardiola qui a fonctionné à merveille, presque comme jamais. Avec huit joueurs formés au Barça dans son onze de départ au coup d'envoi, le coach azulgrana n'avait rien changé à sa stratégie. Il a eu raison. C'est d'abord Iniesta et Xavi qui se sont mis en évidence. Le premier à la passe, le second à la conclusion. A l'issue d'une entame de match parfaite, le buteur de Johannesburg a offert sur un plateau l'ouverture du score à son fidèle équipier (10e). En première période, Messi s'est fait plutôt discret. Il n'était pas impliqué non plus sur le deuxième but, marqué par Pedro sur un gros travail de David Villa (18e). Pour une fois, le récital, il l'a regardé de loin. Car sur les troisième et quatrième buts en revanche, après la pause, Léo a retrouvé la lumière. Double passeur décisif pour David Villa (55e et 58e), il a quand même laissé son empreinte sur une rencontre qui restera dans les annales de la Liga et du football mondial. Barcelone est au top même si Messi ne s'occupe pas de tout. Autour de lui, ses copains Pedro (et sa percussion), Iniesta (et sa vista), Xavi (et son sens du jeu), ainsi que David Villa (et son réalisme) brillent des mêmes feux. Le génie, c'est aussi (surtout?) de savoir à ce point s'insérer dans une équipe.