Oran cherche à se placer comme une grande destination méditerranéenne pour le tourisme. «Les hôtels du secteur public ne seront pas vendus aux privés», a indiqué Smaïl Mimoun, ministre du Tourisme, ajoutant que «les infrastructures publiques resteront dans le service public». Voilà une déclaration qui vient mettre fin à tant de supputations, spéculations et de surenchère sur la privatisation des hôtels du secteur public qui sont au nombre de 76 hôtels, gérés par l'Etat depuis les années 1970. N'empêche que plusieurs changements dans leur gestion seront apportés dans les prochains jours, a expliqué le ministre du Tourisme qui a annoncé «la location de la gérance desdits hôtels et l'ouverture managériale à la concurrence privée, le but étant l'amélioration les prestations de services». Sur sa lancée, le ministre a annoncé qu'un vaste programme de réhabilitation concerne les infrastructures d'Etat. En ce sens, 9 hôtels du Sud algérien, dont Tahat à Tamanrasset et Taghit à Bechar, ont bénéficié d'une enveloppe financière de 9 milliards de dinars. Idem pour les hôtels El Aurassi d'Alger et celui des Zianides et Mariotte dans la wilaya de Tlemcen. Ce dernier sera prêt pour les activités qui entrent dans le cadre de la manifestation culturelle «Tlemcen capitale de la culture musulmane», a indiqué le ministre. Le ministère du Tourisme est, contre toute attente, plus que décidé à pousser de l'avant les réformes touristiques entamées dont la mise à niveau des hôtels et des agences de voyages et de tourisme. Plus que catégorique dans ses démarches, le ministre a, à partir d'Oran, interpellé et incité les propriétaires des infrastructures hôtelières à se mettre en harmonie avec la politique de son département. «Il faut que les 2200 hôtels et agences de voyages, adhérent au plan de qualité lancé par le ministère», a-t-il affirmé. Ce qui semble motiver le ministre à passer au mode inquisiteur, et quelque peu fâcheux, est ce taux infime d'hôtels qui ont démontré leur volonté de se mettre au diapason de la stratégie de développement et de modernisation touristique entérinée par le ministère. Selon le premier responsable du secteur «jusque-là, seuls 10% des hôtels ont été mis à niveau». Cela démontre bien que la politique de la modernisation des infrastructures hôtelières ne sera pas une sinécure. La deuxième capitale du pays constitue ce pôle qui se veut être d'excellence. Le développement touristique s'inscrit en amont et en aval dans cette wilaya qui cherche à se placer parmi les grandes villes méditerranéennes. L'apport du secteur privé est vivement souhaité. Le Groupe Mehri vient de proposer à la tutelle une zone d'expansion touristique dont l'assiette convoitée est le terrain à la fois sauvage et vierge de Madegh, mitoyen de la wilaya de Aïn Temouchent. En attendant les autorisations de l'Etat, le projet comprend la réalisation d'un village touristique au coût de 70 milliards de dinars. Ce dernier peut, selon ses promoteurs, générer près de 5000 emplois. Dans sa politique touristique, le même groupe met les bouchées doubles sur l'extension de son hôtel (5 étoiles), le Royal Hôtel. Par ailleurs, l'ouverture de l'Hôtel Ibis, dont les travaux sont arrivés à terme, est prévue pour le mois de janvier de l'année prochaine.