«S'il vous plaît, ne me posez pas de question sur WikiLeaks, j'ai reçu des ordres de ne pas en parler», a anticipé le général. Le général-major David R.Hogg, commandant des forces terrestres d'Africom, a soutenu que les forces armées américaines n'interviendront jamais de leur propre chef dans la région du Sahel. «Une intervention unilatérale de l'armée américaine est impossible au Sahel. C'est une demande qui doit provenir impérativement des Etats de la région souverains», a déclaré le général-major David R. Hogg, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. «J'insiste sur le fait que le problème du Sahel est une question qui concerne les pays de la région», a souligné le responsable militaire américain qui effectue une visite de deux jours à Alger. Le général-major a eu la même position concernant les autres conflits en Afrique comme c'est le cas actuellement en Côte d'Ivoire. «Notre intervention se limitera à l'évacuation des personnes et si les Etats nous le demandent. Même dans ces cas,nous le ferons en coordination avec d'autres organismes comme la Croix-Rouge par exemple ou les forces de l'ONU.» Relancé par les journalistes sur ce que sera la réaction de son armée au cas où des ressortissants américains seraient pris en otage au Sahel, le général a d'abord, précisé que son pays «ne fera aucune concession aux terroristes et aux kidnappeurs». En d'autres termes, les Etats-Unis ne payeront pas de rançons. Pour le reste, c'est-à-dire une éventuelle intervention dans ce cas extrême, le général n'a pas de réponse. «A ce niveau de responsabilité, je me soumettrai aux décisions que prendra mon gouvernement. Je ne pourrai pas spéculer car les situations sont différentes dans chaque cas», a répondu M.Hogg. Le 10 novembre dernier, le principal adjoint de l'assistant du secrétaire à la Défense chargé des Affaires de sécurité internationale (ISA), Joseph McMillan, a soutenu que l'intervention militaire dans la région du Sahel ne peut avoir lieu que dans un cas extrême. «L'intervention des forces américaines au Sahel est vraiment le dernier recours», a estimé M.McMillan lors d'une conférence de presse toujours au siège de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger. Pour sa première visite en Algérie, le commandant des forces terrestres de l'Africom s'est entretenu avec M.Kamel Rezzag Bara, le conseiller du Président Abdelaziz Bouteflika, «sur le terrorisme», le commandant des forces terrestres Ahcene Tafer, ainsi que le secrétaire général du ministère de la Défense, le général-major Ahmed Senhadji. «Les discussions avec les officiels algériens ont porté sur l'amélioration de la coopération militaire et sécuritaire entre les Etats-Unis et l'Algérie. Cette visite a été l'occasion de réaffirmer le soutien des Etats-Unis aux efforts consentis par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme», a indiqué le responsable militaire américain. «Aucune demande n'a été formulée par l'Algérie dans le domaine militaire», a-t-il précisé soulignant qu'il s'agit d'une coopération entre les deux pays. C'est plutôt un échange entre les deux pays et «l'expérience algérienne nous intéresse et nous voulons la partager avec la nôtre dans le domaine de la lutte contre le terrorisme». Comme résultat concret de cette visite, «on a convenu de terminer le programme de formation dont un exercice en Méditerranée et d'en programmer d'autres comme celui se rapportant aux catastrophes naturelles et qui sera exécuté en 2013».