Le président Barack Obama a appelé le président chinois Hu Jintao, pour lui demander de signifier clairement à la Corée du Nord que ses provocations étaient «inacceptables», a annoncé la Maison-Blanche hier. Le président américain a demandé à la Chine de coopérer avec les Etats-Unis et d'autres pays «pour envoyer un message clair à la Corée du Nord: ses provocations sont inacceptables», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. «Le président a insisté sur la nécessité pour la Corée du Nord de mettre fin à son comportement provocateur et de remplir ses obligations internationales, notamment concernant la déclaration des Six de 2005» (sur le nucléaire). M.Obama et son homologue chinois ont évoqué leur «intérêt commun dans la paix et la stabilité de l'Asie du nord-est» et la priorité que constitue la dénucléarisation de la péninsule coréenne, selon la Maison-Blanche. «Ils sont convenus de l'importance que les Etats-Unis et la Chine coopèrent pour atteindre ces objectifs partagés». A Pékin, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le président Hu avait insisté, lors de cette conversation téléphonique, sur la nécessité d'apporter une réponse «calme et rationnelle» à la crise dans la péninsule coréenne. «Dans la situation actuelle, il est impératif que la réponse soit calme et rationnelle et que nous empêchions avec fermeté une détérioration de la situation», selon M.Hu cité par un communiqué du ministère. «Il est tout à fait possible que les tensions s'enveniment dans la péninsule coréenne et qu'elles échappent à tout contrôle si elles ne sont pas gérées correctement». Cet appel intervient alors que les Etats-Unis et leurs alliés sud-coréens et japonais devaient avoir hier à Washington des discussions pour tenter de mettre au point une stratégie face à la Corée du Nord, après le bombardement par celle-ci d'une île sud-coréenne fin novembre. La Chine, principal allié du régime de Pyongyang, ne prend pas part à ces entretiens menés par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avec ses homologues sud-coréen Kim Sung-hwan et japonais Seiji Maehara. Pékin s'est abstenu de critiquer la Corée du Nord après ses tirs d'obus sur une île sud-coréenne en mer Jaune qui ont fait quatre morts, dont deux civils, le 23 novembre, tandis que cette attaque était largement condamnée par l'Occident. La Corée du Sud a menacé de riposter par des frappes aériennes si le Nord venait à récidiver. L'armée sud-coréenne a commencé hier de nouvelles importantes manoeuvres en ayant recours à des tirs réels dans 29 endroits différents, y compris près des îles en mer Jaune situées près de la frontière maritime contestée entre les deux Corée. Le Washington Post a évoqué hier un changement d'approche apparente de l'administration Obama à l'égard de la Chine, commençant à accuser en privé Pékin de permettre à la Corée du Nord de lancer son programme d'enrichissement d'uranium et de lancer des attaques contre la Corée du Sud. Citant un responsable américain de haut rang, sans le nommer, le quotidien indique que Washington est en train de redéfinir ses relations avec la Corée du Sud et le Japon, ce qui pourrait aboutir à un front antichinois en Asie du Nord-Est.