Le nouveau ministre japonais des Affaires étrangères, Seiji Maehara, sera en visite officielle à Alger le 12 décembre prochain. Une première depuis l'Indépendance du pays, en 1962. Il sera d'ailleurs, le premier chef de la diplomatie japonaise à rendre visite à l'Algérie. Seiji Maehara aura des entretiens avec le Président Abdelaziz Bouteflika et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Connu pour être un adepte de la diplomatie économique, le chef de la diplomatie nipponne évoquera avec les responsables algériens des questions liées à la coopération, à la promotion de l'investissement japonais en Algérie et à l'énergie. Le Japon, toujours préoccupé par sa sécurité énergétique et alimentaire, entend renforcer ses relations commerciales avec l'Algérie dans les domaines gaziers et pétroliers ainsi que l'agriculture. En contrepartie, le pays du Soleil Levant, un des leaders mondiaux dans le développement des énergies renouvelables, oeuvre pour soutenir l'Algérie dans ses projets d'énergie solaire. En ce sens, le Japon s'est engagé avec l'Algérie à développer le Sahara Solar Breeder (SSB) ou Super Apollo, qui ressemble à l'initiative allemande Desertec, mais de plus grande ampleur. L'université des sciences d'Oran (Usto) aura un centre de recherche sur le développement des technologies solaires pour appuyer le projet Apollo. La nouveauté de ce projet est qu'il prévoit de produire le silicium, matière qui entre dans la fabrication des panneaux photovoltaïques à partir du sable du désert. Les Algériens reprochent aux entreprises japonaises de ne pas investir en dehors du secteur des hydrocarbures. «Les firmes japonaises hésitent un peu en raison des lois codifiant l'investissement. Elles veulent plus d'ouverture. On peut investir dans les infrastructures et dans la construction de logements», nous a-t-on précisé. Les Japonais aiment bien souligner qu'ils n'ont aucun «complexe» à assurer le transfert de technologie tant réclamé par les autorités algériennes, et que leurs produits et services se distinguent par la qualité. «Mais souvent, les responsables algériens, dans la sélection des appels d'offres, préfèrent les prix à la qualité», a-t-on regretté. Les échanges commerciaux annuels entre l'Algérie et le Japon tournent actuellement autour de 1,5 milliard de dollars.