Ils reprochent à la direction de tutelle une gestion opaque du secteur de la culture. Les artistes de la wilaya de Béjaïa sont mécontents. Ils estiment être «écartés», «mal rémunérés» et «peu considérés». En d'autres termes, ils voient de «l'argent couler à flots» sans qu'eux et le secteur n'en bénéficient. C'est en substance ce qu'ils dénoncent dans une pétition signée par pas moins de 25 artistes, parmi lesquels figurent Agraw, Boualem Berr, Kaci Boussaâd, Louiza, Idir Akfadou pour ne citer que ceux-là, la crème de la scène artistique locale, connue tant sur le plan national qu'international. Dans le contenu de la pétition-dénonciation, ces artistes parlent d'une «gestion opaque du secteur de la culture à Béjaïa». Le collectif des auteurs, compositeurs interprètes de la wilaya de Béjaïa interpellent le wali et la ministre de la Culture sur la situation qui règne dans leur secteur. «Des sommes colossales sont octroyées par les pouvoirs publics pour la promotion et l'épanouissement de la culture», notent-ils dans le document, mais non sans relever que «ces budget font plus le bonheur des hôteliers, restaurateurs, imprimeurs et transporteurs». Le collectif estime à 20% seulement la part du budget qui revient à la culture et aux artistes. En d'autres termes, les artistes de la wilaya de Béjaïa estiment insuffisante «la part du gâteau qui leur revient». Cela ne pouvait pas en être autrement lorsqu'on sait les sommes importantes allouées au secteur ces dernières années. Des manifestations se succèdent. Chaque année, des enveloppes financières importantes sont débloquées pour développer le secteur. Des sommes gérées par la direction de tutelle. C'est pourquoi, ils s'insurgent contre elle. La direction de la culture est accusée de n'avoir pas fait appel aux artistes de renommée nationale et internationale tels que Aït Menguellet, Djamel Alam, Amour Abdenour, pour ne citer que ceux-là afin d'animer les différentes manifestations qui se tiennent à Béjaïa. La 3e édition du Festival de la chanson kabyle est, à ce titre, assez illustrative, estiment les artistes de Béjaïa. En citant le programme de cette manifestation, ils ne font qu'étayer leurs accusations et expliquer cette «mise à l'écart», qui ne dit pas son nom. Les artistes de Béjaïa brandissent le programme pour illustrer leurs accusations. «Le peu d'artistes invités ont été humiliés par des cachets largement en dessous de leur valeur artistique et le manque flagrant d'information sur les spectacles organisés», relève encore le collectif qui explique la situation par le fait que les décideurs «ne sont ni artistes ni du secteur». Le directeur de la culture n'est pas en reste, puisque ce dernier est accusé de «faire appel à une clientèle d'artistes amateurs, loin d'être dignes de représenter la culture de la wilaya». En conclusion, les artistes frondeurs invitent les autorités interpellées à vérifier leurs assertions tout comme ils restent à leur disposition pour de plus amples informations». Dans une conférence de presse, animée avant-hier, le collectif des artistes a exigé «l'installation d'une commission d'enquête sur la gestion du secteur et le départ du directeur de la Maison de la culture». Les conférenciers Agraw, Boussaâd et Boualem Berr menacent de recourir à d'autres actions si les autorités ne donnent pas suite à leurs doléances.