Le premier responsable de la barre technique de la sélection nationale de handball a évoqué tous les points essentiels. A la veille du déplacement des Verts, qui se trouvent actuellement en France pour le 2e stage précompétitif jusqu'au 20 décembre, l'entraîneur de l'Equipe nationale, Salah Bouchekriou, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression. A travers celles-ci, il dresse le bilan général de la préparation des Verts pour le prochain Championnat du Monde de la discipline, prévu du 13 au 30 janvier prochain en Suède, tout en évoquant, entre autres, le niveau du championnat d'Algérie, la suite de la préparation des Verts et leur ambition dans ces joutes mondiales. L'Expression: Depuis la fin du dernier Championnat d'Afrique des nations en Angola, la sélection nationale se prépare activement pour le prochain Cham-pionnat du Monde, quel bilan faites-vous de cette préparation alors que vous allez effectuer le deuxième stage précompétitif en France? Salah Bouchekriou: Nous n'avons pas beaucoup joué de matchs amicaux depuis la dernière CAN. Et comme on ne peut pas, non plus, compter sur les joueurs évoluant à l'étranger à cause de la réglementation internationale, il a fallu se rabattre sur des stages avec la sélection des joueurs locaux. Ce qui explique pourquoi, on retrouve 14 joueurs pour ce premier stage précompétitif qui, en réalité, était programmé pour le 4 décembre dernier. Et comme je l'ai dit, l'absence des joueurs évoluant à l'étranger m'a obligé à opérer un léger changement pour faire démarrer ce stage le 1er décembre. Et quel est l'objectif de ces stages avec les locaux? Au risque de me répéter, il y a ce problème de réglementation qui ne me permet pas d'avoir tous les joueurs évoluant à l'étranger. De plus, il faut bien savoir que les joueurs locaux manquent cruellement de préparation avec leurs clubs respectifs en Algérie puisqu'ils ne comptabilisent qu'une séance d'entraînement par jour. Ce qui est vraiment très peu pour un joueur international censé disputer une compétition aussi élevée que celle d'un championnat du monde. Il faut reconnaître que notre championnat d'Algérie est tout juste moyen. D'autant qu'il n'y a qu'un seul club qui le domine... Notre discipline a régressé depuis quelques années à cause de cet état de fait. Ce qui réduit bien la concurrence et se répercute sur le niveau général de la discipline. Il y a aussi la carence sur le plan médiatique. Il n y a qu'à voir, par exemple, le fait qu'une chaîne TV tunisienne fasse passer 7 matchs du championnat alors qu'en Algérie on n'a même pas eu droit à une séquence! Ça se passe de commentaire. Et justement, pour combler le déficit des joueurs dans le volume d'heures d'entraînement, aussi bien sur le plan physique que tactique et surtout sur le plan de la préparation en général, il fallait donc pour ce faire se baser sur ce noyau des joueurs locaux. Ce qui explique pourquoi nous avons effectué pas moins de 15 séances d'entraînement lors de ce stage de Staouéli avec, en moyenne, 30 heures de préparation. C'est un stage qui est assez bénéfique pour les joueurs d'autant plus qu'on cherche surtout à former un groupe soudé assimilant parfaitement les plans de jeu et leurs différentes variantes. Quand serez-vous en mesure de récupérer les joueurs évoluant à l'étranger? C'est à partir de la mi-décembre que je pourrai bénéficier de leur apport et surtout lors du prochain stage prévu en Hongrie du 26 décembre au 6 janvier, au cours duquel on disputera quatre matchs respectivement, devant la Slovaquie (26 et 30 décembre), la Hongrie A (5 janvier) et la Hongrie B, le 6 janvier. Ce sera donc le stage le plus important, n'est-ce pas? Dans le sens, stage d'une manière générale, non. Mais du point de vue de l'effectif, oui. C'est important de bénéficier de la présence de tout le groupe. Car cela me permet de bien travailler la cohésion et surtout l'esprit de groupe. Quant aux nouveaux joueurs dont les jeunes, cela leur permettra de bien se familiariser avec le groupe. Car, on cherche cet esprit familial qui fait la force d'une équipe. Justement, on constate que plusieurs jeunes sont convoqués, est-ce une nouvelle politique? C'est dans la logique des choses. Il y a 5 juniors que j'ai mis dans le bain. Hamoud Ayetellah El Khomini (ES Aït Touta), Djelabi Abderaouf (JS El Oued), Hichem Daoud (GSP), Zineddine Boumendjel (TRBB) et l'émigré, Abdelkader Raouf (Amiens) qui a participé à la dernière CAN juniors. Et puis, il ne faut surtout pas oublier que nous avons également Berkous et Berriah qui n'ont que 22 ans. Ce qui veut dire que l'avenir de l'Equipe nationale est bien engagé avec la présence de ces jeunes joueurs pétris de qualités. Ces stages de préparation et les matchs qui les ponctueront ainsi que le prochain Championnat du Monde leur permettront donc de bien acquérir cette grande expérience des matchs de haut niveau pour développer leurs aptitudes et leur technique. Comment s'effectue le choix des joueurs entre locaux et ceux évoluant à l'étranger? La majorité de la sélection est composée des joueurs locaux contrairement au football. Car, il y a d'abord ce cas d'indisponibilité des joueurs évoluant à l'étranger et ensuite, et surtout, notre politique est basée sur le choix d'un élément local au détriment d'un autre évoluant à l'étranger lorsque ces joueurs ont le même niveau. Et on ne fait appel aux joueurs évoluant à l'étranger que selon le manque considéré. Et puis, je dois remarquer que parmi les joueurs algériens évoluant à l'étranger, la majorité choisie a été formée en Algérie. Labane, Filah, Dilem sont formés en Algérie et il n'y a que trois joueurs qui sont formés hors du pays. Peut-on connaître leurs noms? Il s'agit de Sassi Boultif qui joue à Istres, Mohamed Mokrani de Dunkerque dont c'est la première sélection chez les Verts et Abdelkader Rahim qui joue à Nancy. Quelle est la suite du programme de la sélection avant le Championnat du Monde en Suède? Il y a ce stage du 12 au 20 de ce mois en France avec une double confrontation face à l'Egypte (17-19 décembre). Puis, il y aura un stage à Tunis pour y livrer deux matchs amicaux contre la Tunisie (21 et 22 décembre). Un autre stage est programmé en Hongrie du 26 décembre au 6 janvier, au cours duquel on disputera quatre matchs, respectivement face à la Slovaquie (26 et 30 décembre), la Hongrie A (5 janvier) et la Hongrie B, le 6 janvier. Peut-on connaître l'objectif de notre sélection nationale dans ce Championnat du Monde en Suède? Passer le 2e tour voudrait dire éliminer une des trois équipes les plus redoutables: le Danemark ou la Croatie ou encore la Roumanie. C'est une tâche extrêmement difficile. Tenez, j'ai vu un match amical récemment en Suède de cette sélection face au Danemark et les Danois ont remporté ce match avec 6 buts d'écart. Alors battre l'équipe organisatrice, même en match amical, à quelques mois du Championnat du Monde sur son propre terrain, avec 6 buts d'écart, c'est un résultat très significatif. C'est dire la différence qu'il y a entre notre sélection et ces ténors de la petite balle. Maintenant concernant nos prétentions, je dirais qu'on fera tout notre possible pour honorer la petite balle algérienne et celle du continent africain puisqu'on est l'un des trois représentants de l'Afrique dans ces joutes. Et s'il y a la moindre possibilité de passer au second tour, on ne la ratera pas, croyez-moi. Quelle est votre conclusion? L'objectif principal est de consolider un groupe et un état d'esprit familial. Il faudrait qu'on arrive à avoir une ambiance saine au sein du groupe. Ce qui nous permettra de jouer à fond nos chances et d'honorer le handball algérien. J'espère seulement que je n'aurai pas d'autres joueurs blessés d'ici le Championnat du Monde.