Elias Zerhouni prendra ses fonctions de président du secteur «Monde, Recherche & Développement» en charge des médicaments et des vaccins de Sanofi Aventis, le 1er janvier 2011. Le professeur Zerhouni sera également membre du comité exécutif et du comité de direction de l'un des leaders mondiaux de l'industrie pharmaceutique. L'Américain d'origine algérienne poursuit ainsi son ascension après avoir dirigé le prestigieux NIH (Instituts nationaux américains de la santé) pour prendre aujourd'hui en charge le département recherche et développement de Sanofi-Aventis. On continuera toujours à se demander le pourquoi de la réussite des Algériens à l'étranger qui, souvent, prennent la nationalité de leur pays d'accueil, quand ils n'arrivent pas à percer dans leur propre pays. On est fier d'eux, on se réjouit pour eux, on applaudit leur grandeur et leur parcours, mais personne ne condamne cette perte sèche de cerveaux pour l'Algérie. En fait, Elias Zerhouni, qui s'est imposé à l'étranger dans son domaine, reste le témoin de ce que peuvent faire les Algériens pour peu qu'on leur permette de mettre en exergue leurs compétences. Donc, le professeur Elias Zerhouni a été nommé à la présidence du secteur «Monde, Recherche & Développement» en charge des médicaments et des vaccins de Sanofi Aventis, a annoncé, hier, le groupe français dans un communiqué. M.Zerhouni était entré chez Sanofi-Aventis en février 2009 comme conseiller scientifique du directeur général Christopher Viehbacher. Il faut le souligner, il lui a fallu peu de temps pour s'imposer chez Sanofi-Aventis. Diplômé de la Faculté de médecine d'Alger en 1975, Elias Zerhouni est arrivé à 24 ans aux Etats-Unis, en compagnie de son épouse, Nadia, elle aussi médecin diplômée de la Faculté d'Alger, pour préparer une spécialisation en radiologie. Il progresse rapidement dans la hiérarchie hospitalo-universitaire. Il occupe le poste de professeur de radiologie et d'engineering biomédical en 1992 et reçoit la Chaire «Martin Donner» de Radiologie quand il devient directeur du département de radiologie de l'université Johns Hopkins en 1995. Le Dr Zerhouni a, aussi, publié plus de 200 articles scientifiques et techniques dans le domaine de l'imagerie par «tomodensitométrie» et par «résonance magnétique» pour le diagnostic et traitement des maladies pulmonaires, cardio-vasculaires et du cancer. En tant que radiologue, il dépose de 1985 à 1998, dix-huit brevets dans le domaine de la radiologie et de l'IRM. Il lance aussi une série de cinq start-up en imagerie et instrumentation médicale en parallèle de ses activités académiques. En 1996, il est nommé directeur de recherche de la Faculté de médecine Johns-Hopkins où il joue un rôle fondamental dans la réorganisation de l'Ecole de médecine de cette fameuse université dont il devient vice-doyen exécutif. En 1998, il est nommé au conseil scientifique de l'Institut national du cancer au NIH. En 2000, il est élu membre de l'Institut de médecine de l'Académie des sciences des Etats-Unis. Remarqué pour ses capacités scientifiques et d'organisation ainsi que pour sa vision de réforme de la médecine et de la recherche biomédicale, il est nommé en mars 2002 par le président des Etats-Unis, George W.Bush, et confirmé par un vote unanime du Sénat des Etats-Unis en mai 2002 en tant que directeur général des NIH, ou Instituts nationaux de la santé qui comprennent 27 instituts et centres de recherche et de financement de la recherche. Son projet phare a certainement été la «NIH Roadmap for Medical Research Initiative» qui a fait tomber les barrières institutionnelles au sein des NIH en permettant aux 27 centres et instituts de financer ensemble des initiatives majeures et lancer de nombreuses réformes centrées sur la multidisciplinarité nécessaire pour progresser en sciences médicales. Il développe, par ailleurs, des programmes de médecine translationelle et des programmes spéciaux de promotion des jeunes scientifiques et de l'innovation à haut risque. En 2006, le Congress entérine la majorité de ses réformes en votant la loi de Réforme du NIH, la première réforme de fond de cette institution.