Placée sous le signe du «rapprochement», la seconde édition de cette manifestation se tiendra du 18 au 23 décembre, au Palais de la culture, au TNA et à Zéralda. Suite au succès de la première édition dédiée à la danse africaine lors de la tenue, en juillet 2009, du Festival culturel panafricain d'Alger, les organisateurs ont décidé de reconduire cette manifestation cette année sous le signe du rapprochement. Placée sous le patronage du ministère de la Culture, la seconde édition du Festival international de la danse contemporaine se déclinera dans trois espaces différents. D'abord au Palais de la culture Moufdi-Zakaria où seront présentés les exercices de danse contemporaine, mais aussi folklorique, histoire de satisfaire tous les goûts et ce, compte-tenu des vacances scolaires. Le Théâtre national Mahiedine-Bachtarzi, second lieu où se déroulera le programme des compétions et enfin dans un camp à Zeralda où seront animés deux ateliers de danse, ouverts aux jeunes amateurs de danse contemporaine de tout horizon. Ces ateliers seront animés par une Française et un Burkinabé. A l'issue de ce travail au sein de ces résidences, un spectacle sera donné à la soirée de clôture, d'où cette idée de partage et d'échange, en somme... de rapprochement! «Un thème qui n'est pas fortuit, car nous ne le savons, la jeunesse algérienne est assoiffée de ce genre de discipline», a déclaré, lors d'une conférence de presse, tenue hier au Palais de la culture, Mme Fatiha Kadouri, commissaire du festival, soulignant, par ailleurs, le manque de formation en Algérie dans ce genre de danse. Car il faut bien le souligner, l'Institut supérieur des métiers, des arts, du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas), contrairement à ce que son nom indique, ne forme pas de danseurs. Exit l'art de la scène qui met en avant le corps et ses prouesses artistiques. La danse contemporaine en Algérie est le parent pauvre de la danse, même si depuis un an, on essaie de la faire revivre tant bien que mal. D'une part, grâce à ce festival, et d'autre part, en invitant un danseur algérien professionnel, à savoir Sofiane Abou Legraâ à former quelques danseurs du Ballet national algérien. Notons que c'est ce dernier qui inaugurera la soirée d'ouverture avec un nouveau spectacle au TNA, le 18 décembre prochain. Toutefois, loin de tomber dans l'alarmisme et pour redorer le blason de cette institution précitée qui exerce depuis près de 40 ans, Mme Fatiha Kadouri fera remarquer qu'il ne fait uniquement que dans la danse foklorique, mais donne aussi des cours de danses classique et moderne. Cela pour signifier que beaucoup de ces membres et d'autres encore maîtrisent la danse contemporaine malgré l'absence de formation professionnelle dans ce sens. «On veut généraliser la pratique de cette danse en Algérie. Ce festival n'est pas un défi, nous n'avons pas d'appréhension pour le faire», a déclaré la commissaire, en réponse à une journaliste à propos du manque de niveau des Algériens comparé à celui des étrangers. A ce sujet, on relèvera qu'en matière de compétition, 14 pays participent dont 12 troupes ou coopératives de danse nationales, soit au total 130 internationaux et 110 Algériens. En parallèle aux compétitions, l'activité autrement dit, les ateliers, ce sera, dira, Mme Fatiha Kadouri, une manière de s'exercer davantage et de mesurer ses capacités tout en acquérant une meilleure connaissance et expérience auprès de l'autre, d'où, encore une fois, le terme de rapprochement choisi. Avec cet événement dédié à la danse, nous arrivons à trois festivals dédiés à cette discipline artistique. Ainsi, après le Festival de la danse arabe et africaine de Tizi Ouzou, puis celui de la danse populaire à Sidi Bel Abbès, l'art de la scène vient de s'enrichir d'un nouveau festival auquel l'on souhaite longue vie. En même temps que les représentations scéniques, des conférences seront animées autour, notamment de la spécificité de la danse contemporaine en Afrique en tant qu'art à part entière et genre nouveau. Outre la participation de l'Algérie à ce festival, on notera celle du Liban, l'Irak, la France (avec la compagnie d'Hervé Koubi, Français d'origine algérienne), la Côte d'Ivoire, le Maroc, la Géorgie, le Portugal et le Mali. «Il s'agit de mettre la lumière sur cette danse qui est certes pratiquée en Algérie, mais est souvent marginalisée», a-t-on fait remarquer.