Au moins huit mille artistes, intellectuels, créateurs, délégués, invités officiels et journalistes sont attendus à Alger, du 5 au 20 juillet prochain, pour participer au deuxième Festival panafricain de 2009. Quarante ans après sa première édition, c'est encore la capitale algérienne qui accueille cet important rassemblement culturel africain. Alors qu'en 1969, le premier Festival panafricain avait été placé sous le signe de la libération, cette deuxième édition qui intervient dans un tout autre contexte est cette fois-ci placée sous le thème de la renaissance africaine. L'annonce officielle a été faite hier, à la salle Frantz- Fanon à Ryadh El-Feth, au cours d'une conférence de presse animée par Khalida Toumi, ministre de la Culture, et Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Ce dernier a insisté sur l'importance de la médiation diplomatique dans l'organisation de cet évènement. “Le ministère des Affaires étrangères a entrepris à travers ses contacts réguliers avec les représentations diplomatiques africaines à Alger et nos représentations diplomatiques à l'échelle du continent, un travail de sensibilisation et de mobilisation pour assurer à la culture africaine la présence la plus large et la plus éclatante à ce deuxième festival”, a-t-il indiqué. La décision de l'organiser à Alger avait été confirmée par le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Khartoum en 2006. “Le second Festival panafricain se tient à Alger d'abord parce que l'Union africaine (UA) a décidé de charger l'Algérie de l'organiser lors de la Conférence des ministres africains de la Culture à Nairobi en décembre 2005 et, ensuite, parce que son organisation s'inscrit dans une démarche logique et cohérente marquée par la nouvelle politique africaine de l'Algérie, préconisée par le président de la République dès son premier mandat”, a déclaré Mme la ministre. Sur les cinquante-trois pays membres de l'UA, quarante-quatre ont d'ores et déjà confirmé leur participation. “Nous ne sommes qu'au mois de février et la quasi-totalité des pays membres de l'UA ainsi que ceux abritant une diaspora d'origine africaine tels que les Etats-Unis, les Caraïbes ou l'Amérique latine ont déjà annoncé qu'ils seront massivement présents à Alger, ce qui est un fait très honorable”, a précisé Mme Toumi. Quant au budget alloué par l'Etat algérien pour l'organisation de cette manifestation, il s'élève à plus de cinq milliards de dinars. En effet, elle annonce que “l'Etat algérien a créé un fonds d'affectation spécial pour l'organisation du 2e Festival panafricain d'un montant de 5 140 000 000 DA dont 70%, à savoir 3,5 milliards de dinars, sont dédiés à la réalisation de la structure d'accueil située dans la commune de Zéralda. Les hôtels seront également réquisitionnés”. Malgré l'importance de cette enveloppe budgétaire, Mme Toumi a entrepris des négociations auprès de sponsors. Elle compte également sur la contribution des pays participants en ce qui concerne la prise en charge des frais de transport de leurs délégations. “Un demi-milliard de dinars nous manque et cela ne me décourage pas. Nous le trouverons grâce aux sponsors qui sont très réceptifs. Nous communiquerons leurs noms dès que les contrats seront signés”, a-t-elle déclaré avant d'ajouter sur un ton de plaisanterie que s'il le faut, elle irait jusqu'à “rouler le couscous pour nourrir nos invités”. En outre, elle annonce que toutes les salles et places publiques seront réquisitionnées pour la tenue d'au moins 300 spectacles de musique et de danse et que les wilayas de Tipasa, Boumerdès et Blida sont considérées comme “des prolongements naturels d'Alger”. Quant aux cérémonies d'ouverture, Mme Toumi précise que la première aura lieu le 4 juillet sous forme de grande parade populaire dans les rues d'Alger, tandis que la deuxième, plus officielle, se déroulera le lendemain, au complexe Mohammed-Boudiaf (coupole). Le spectacle sera assuré par Kamel Ouali, le célèbre chorégraphe d'origine algérienne. Des hommages aux participants de la première édition du Panaf sont prévus pour la cérémonie de clôture. Enfin, la ministre souhaite institutionnaliser cet évènement au niveau du continent africain à la façon de la Coupe d'Afrique des nations de football. “Si après 2009, d'autres pays accueillent le Panaf, nous y participerons massivement”, a-t-elle conclu. Amina Hadjiat