C'est une ministre confiante dans le succès de cet événement qui s'est exprimée devant un auditoire attentif. Accompagnée de M.Abdel-kader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a lors d'une conférence de presse, animée hier, à la salle Frantz-Fanon, dévoilé le programme culturel ayant trait à la tenue de la seconde édition du Festival culturel panafricain dont l'Union africaine a décidé que l'Algérie soit l'hôte du 5 au 20 juillet de cette année. Elle rappellera que c'est l'Union africaine qui a décidé de charger l'Algérie d'organiser le 2e Festival culturel panafricain lors de la Conférence des ministres africains de la Culture à Nairobi en décembre 2005, décision confirmée par le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Khartoum en 2006. Elle dira que l'organisation de ladite manifestation s'inscrit dans une démarche logique et cohérente marquée par la nouvelle politique africaine de l'Algérie. Celle-ci a été préconisée par le président de la République dès son premier mandat avec notamment l'organisation du Sommet de l'OUA en 1999, l'engagement du pays dans le lancement et le développement du Nepad, ainsi que l'organisation des Jeux africains en 2007, sans oublier la tenue de «L'année de l'Algérie en France», en 2003 et «Alger, capitale de la culture arabe» en 2007. Les deux conférenciers ont rappelé l'importance de cet événement qui visera à «présenter une vitrine et donner une autre image de l'Algérie et de l'Afrique, autrement que celle du sang et des larmes». Et M.Messahel d'ajouter: «Dans le contexte de crise mondiale que l'on connaît, c'est le moment où jamais de redonner à l'Afrique sa place dans le concert des nations.» Ainsi, après 1969, année de la première édition du Panaf placé sous le signe de la libération des pays africains qui étaient toujours sous la domination du joug colonial, cette année c'est sous le signe de «la renaissance de la culture africaine et du renouveau» que sera placé le Panaf 2009 dont le président du Comité d'organisation n'est autre que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Il est à rappeler aussi, que l'Etat algérien a créé un fonds d'affectation pour l'organisation de l'événement de l'ordre de cinq milliards cent quarante mille dinars dont trois milliards et demi sont allés à la construction du village des artistes à Zéralda, autrement dit 70% du budget. Ainsi, il reste un milliard et demi pour la gestion de la manifestation, laquelle sera également soutenue par des aides des pays membres (concernant le transport). D'autres fonds sont en cours de négociation avec les sponsors. A l'exception du Sahara occidental, la quasi-totalité des pays membres de l'Union africaine ainsi que des pays abritant une diaspora d'origine africaine (Etas-Unis, Caraïbes, Amérique latine) seront massivement présents à Alger, «y compris la Mauritanie» nous assure-t-on. En somme, 44 pays ont d'ores et déjà confirmé leur participation. Aussi, il est prévu la venue de 8000 artistes, intellectuels, créateurs, délégués, invités officiels et journalistes. Outre Alger, Boumerdès, Tipaza et Blida, considérés comme le prolongement d'Alger, sont concernées par la dite manifestation. Certaines activités seront programmées à l'Est et à l'Ouest. Les wilayas du Sud seront partie prenante à travers 100 troupes. Le programme culturel est riche et varié dans tous les domaines, que ce soit le cinéma, le théâtre, la musique, la littérature, le patrimoine etc. Il comprendra notamment 300 spectacles intra et extra-muros entre danse et musiques algérienne et africaine, des colloques, plusieurs expositions relatives à l'art africain, des oeuvres et récitals, fruits d'ateliers divers seront aussi donnés notamment en matière de 7e art ou de musique avec l'orchestre symphonique national et la tenue de plusieurs festivals dont un de jazz. Khalida Toumi citera les noms de Yousou Ndour, Khaled, Kamel Ouali et tant d'autres qui seront au rendez-vous, qui aura lieu d'abord dans la rue sous forme de parade populaire, ensuite au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf. La clôture, pour sa part, se tiendra à la Coupole aussi. «Il s'agit de dire et j'assume ce que je dis, les Algériens ne sont pas que des tubes digestifs, ils ont besoin de culture comme de l'air qu'ils respirent et le pain qu'ils mangent et je dirais même que la culture est plus importante!» a affirmé la ministre de la Culture, arguant l'importance d'un tel événement en Algérie. Aujourd'hui les conditions sont enfin réunies.: «l'Union africaine veut marquer les esprits et l'imaginaire en rassemblant tout ce que le continent compte de créateurs et d'artistes pour montrer et dire au monde, à travers sa plus belle carte de visite, c'es-à-dire sa culture: Africa is back». Aussi, pour se remémorer le Panaf de 1969, des hommages aussi seront rendus à Myriam Makéba, Mustapha Toumi, Boudjemia Merzak et Bouelam Hamani, un clin d'oeil à l'ancien Panaf, du temps où Alger était «la Mecque des révolutionnaires». Pour rappel, Khalida Toumi, s'est déplacée au début de février dernier, à Addis-Abeba où elle a rencontré les responsables en charge des questions culturelles au niveau de l'Union africaine pour apporter les dernières retouches aux préparatifs engagés par le gouvernement algérien.