En annonçant, le 1er décembre 2009, l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, assorti d'un début de retrait dès juillet 2011, M.Obama avait commandé une évaluation de cette nouvelle politique. Un rapport d'étape américain sur l'Afghanistan et le Pakistan devrait évoquer demain aussi bien des «progrès» que des «difficultés» dans ces pays, un an après l'annonce par le président Barack Obama de sa nouvelle stratégie dans la région. Richard Holbrooke, l'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, qui est décédé lundi soir, avait appelé, peu avant de subir une longue opération ce week-end, à mettre fin à la guerre en Afghanistan, selon le Washington Post. En annonçant le 1er décembre 2009 l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, assorti d'un début de retrait dès juillet 2011, M.Obama avait commandé une évaluation de cette nouvelle politique. Il devrait s'exprimer demain à l'occasion de la réception de ce rapport, dont une version sera rendue publique. Refusant d'en divulguer un tant soit peu les grandes lignes, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs s'est borné à lancer lundi: «Comme vous avez entendu le président le dire lors de son voyage le plus récent en Afghanistan (le 3 décembre), il y a des progrès». «Grâce à vous, nous effectuons des progrès importants (...), vous atteignez vos objectifs. Vous allez réussir votre mission. Nous avons dit que nous allions briser l'élan des taliban. C'est ce que vous êtes en train de faire», avait alors assuré M.Obama à plus de 3000 soldats rassemblés dans la base de Bagram (50 km de Kaboul). «Je ne vous apprends rien en vous disant que c'est un combat difficile», avait aussi indiqué le président, en concédant que «les progrès sont lents à venir. Et il va y avoir des jours difficiles à l'avenir». De son côté, le ministre de la Défense Robert Gates avait visité quatre jours plus tard l'Afghanistan «avec un sentiment de satisfaction au regard des progrès qui ont été accomplis dans l'année» par les forces internationales, avait déclaré le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell. Mais l'année 2010 est déjà de loin l'année la plus meurtrière pour ces forces en Afghanistan, plus de neuf ans après l'invasion du pays pour renverser les taliban dans la foulée du 11 septembre. L'année qui vient de s'écouler a aussi été marquée par de nombreuses passes d'armes entre les dirigeants américains et le président afghan Hamid Karzaï, et les récentes révélations de WikiLeaks montrent que les Etats-Unis se défient d'un dirigeant considéré par certains diplomates comme paranoïaque et corrompu. Les relations entre Etats-Unis et Pakistan, pays auquel M.Obama avait donné une place prééminente dans sa stratégie dévoilée il y a un an, et où il doit se rendre en visite en 2011, sont également marquées du sceau d'une méfiance réciproque, notamment sur la question des raids de drones américains dans les zones tribales du nord-ouest, limitrophes de l'Afghanistan. Le rapport va être remis moins d'un mois après le sommet de l'Otan à Lisbonne, lors duquel les dirigeants des pays membres de l'Alliance atlantique ont entériné un plan américain prévoyant d'engager en 2011 le processus de transfert des responsabilités en matière de sécurité à la police et à l'armée afghanes, un passage de relais qui s'achèverait fin 2014. Cette dernière date, progressivement mise en avant ces derniers mois par l'administration américaine, a été analysée comme l'aveu que l'effort de guerre est loin d'être parvenu à son terme. «Le président est confiant dans le fait que nous sommes dans les clous et que nous allons certainement remplir notre engagement d'entamer un retrait de nos forces, sur la base des conditions (sur le terrain), en juillet prochain», a ajouté M.Gibbs.