Les sites visés seraient la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et les Champs-Elysées. Le journal Azzaman a publié, hier, un article citant un officier des services secrets français faisant état de graves et d'imminentes menaces terroristes pesant sur l'Hexagone. Selon cette source, «la traque aux groupes et cellules terroristes en Italie et en Allemagne a contraint ces gens à se réfugier en France». La même source ajoute que «beaucoup d'entre eux, des Marocains en majorité, détiennent des papiers établis en bonne et due forme, ce qui leur permet de se fondre dans la foule sans le moindre problème». Ces éléments, toujours selon la même source, sont «très bien entraînés». Les services secrets français, qui se confinent dans un silence impénétrable, auraient réussi, indique la même source, à «établir la configuration de ces groupes, à en localiser la plupart des éléments» et ce, même si aucun coup de filet ne semble avoir été opéré. Ces groupes agissent tous sous la férule d'Al-Qaîda sous des appellations diverses. Quoique de manière parfaitement discrète, un état d'alerte maximum, pareil, sans doute, au plan Vigipirate qui avait suivi les sanglants attentats de 95, a été mis en branle. Les services secrets français, qui font au passage référence à l'attentat déjoué en novembre 2000 contre le Parlement européen, supputent, sur la base des informations recueillies, «des attentats contre l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel et les Champs-Elysées». Les terroristes d'Al-Qaîda, comme rapporté dans une précédente édition qui citait les services secrets belges, visent avant tout les attentats spectaculaires, c'est-à-dire qui fassent parler d'eux tout en soufflant des symboles mondialement connus et reconnus. Les services secrets français en sont d'autant plus convaincus qu'ils ont acquis la ferme conviction que l'accident perpétré contre le pétrolier français est bien l'oeuvre terroriste des éléments d'Al-Quaîda. La France, en outre, est un des rares pays européens à avoir entamé une traque sérieuse aux terroristes islamistes tant à l'intérieur de son territoire que partout ailleurs dans le monde. Ce pays, en outre, n'oublie pas les attentats sanglants du GIA qui avaient, en 95, mis toute la France en émoi. Ce responsable des services secrets, qui n'ignore pas que la bataille sera rude, précise que la traque aux activistes islamistes, devenue une priorité mondiale depuis les attentats du 11 septembre, a obligé ces éléments à chercher de plus en plus refuge en Europe où les lois demeurent très permissives et où il demeure possible de jouer avec les textes pour rester actif sans rien risquer. C'est, du reste, ce qui explique que des criminels reconnus, condamnés par contumace en Algérie, coupables directement d'atroces crimes commis en Algérie, continuent d'activer tout à fait normalement dans certains pays européens, notamment la Belgique et l'Allemagne. Il convient de rappeler à ce sujet la saisine officielle formulée par l'Algérie en direction de la Suisse qui héberge le présumé nouveau patron d'un parti officiellement dissous en Algérie et responsable de tous les crimes atroces commis chez nous. La fin de non-recevoir opposée par les autorités helvètes montre bien que la lutte antiterroriste en Europe et à travers le monde a pas mal de chemin encore devant elle. C'est pour cette raison, aussi, que le responsable des services secrets français, comme l'avait fait avant lui son «collègue» des services belges, a demandé une plus grande collaboration entre les différents gouvernements de l'UE, mais aussi une harmonisation de leur législation. Affaire à suivre? Forcément.