Le Premier ministre rappelle les opérateurs économiques sur la nécessité de diversifier les ressources financières. «L'Algérie ne peut plus continuer à dépenser 300 à 400 milliards de dollars dans l'investissement public.» C'est ce qu'a indiqué hier le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Il s'exprimait ainsi devant les membres du Conseil de la Nation sans se référer à son discours préparé et tenant lieu de Déclaration de politique générale. Rappelant les projets pris en charge par l'Etat, il a fait savoir que dorénavant, il ne fallait plus compter sur les caisses de l'Etat. Autrement dit, l'Etat ne jouera plus le rôle de pompier pour booster l'investissement public. L'économie nationale reste fragilisée puisqu'elle est alimentée essentiellement par une forte dépense publique en matière d'investissements. Le programme d'investissement de 286 milliards de dollars sera apparemment le dernier du genre. M.Ouyahia a affirmé qu'il n'est plus question d'utiliser les réserves de change pour financer l'investissement. Cette déclaration traduit un message fort à l'adresse de l'ensemble des intervenants dans l'appareil économique en précisant: «Il faut prendre en considération cet élément.» Il a voulu par là inciter les opérateurs économiques à prendre l'initiative. D'ailleurs, il a appelé le capital privé national à s'engager davantage dans l'investissement productif, la création de richesses et d'emplois, et la participation à la croissance. Le ministre du Commerce a confirmé la volonté de l'Algérie à revoir le calendrier de mise en oeuvre de l'Accord d'association avec l'Union européenne. «L'Algérie vient d'introduire une demande auprès de l'UE portant sur une révision du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières relatives à l'Accord d'association entre les deux parties», a affirmé le ministre en marge de la Déclaration de politique générale, hier, au Sénat. «Cette demande concerne essentiellement le report à 2020 du délai de démantèlement total des barrières au lieu de 2017, initialement prévu dans le cadre de l'accord», a précisé M.Benbada assurant que l'accord ne sera pas remis en cause. Selon lui, l'Algérie a proposé de décaler les dates butoirs du démantèlement progressif et final, initialement prévues en 2012, 2015 et 2017 respectivement à 2015, 2017 et 2020. Cette démarche vise à accorder une phase de transition supplémentaire aux entreprises pour se préparer à l'ouverture. M.Benbada a fait savoir que l'Algérie veut également négocier avec l'UE une liste «négative» de 1740 produits industriels sur lesquels des droits de douane seront imposés.