Photo : Riad Par Smaïl Boughazi L'Algérie «ne peut pas continuer à investir 3 000 à 4 000 milliards de dinars» dans des programmes d'investissements publics pluriannuels. C'est ce qu'a déclaré hier le Premier ministre Ahmed Ouyahia devant le Conseil de la nation lors de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement. Il a expliqué que la dépense publique d'investissements «ne sera pas toujours récurrente» et, par ricochet, il est nécessaire de «démultiplier» la participation de la sphère économique pour booster la croissance. «Notre croissance économique hors hydrocarbures a été substantielle et constante tout au long de ces dernières années. Mais elle demeure fragile, car elle est alimentée par une forte dépense publique d'investissements qui ne sera pas toujours récurrente. Dès lors, nous devons tout faire pour démultiplier la participation de l'activité économique à une croissance solide et continue», a-t-il reconnu. Poursuivant son raisonnement, Ouyahia a estimé que l'Etat a consenti beaucoup d'efforts pour tirer la croissance économique hors hydrocarbures vers le haut. Il fera remarquer dans ce cadre que la dépense publique et l'augmentation des revenus qu'elle a générée «ont été fortement partagées avec les économies du reste du monde». Il en veut pour preuve «le poids des importations de biens et de services qui avaient atteint près de 50 milliards de dollars en 2008». Il a mis l'accent, à ce titre, sur l'importance de tout faire pour «recycler davantage localement l'importante dépense publique d'investissements», en créant des emplois et des salaires, mais aussi «procurer au Trésor plus de recettes pour que l'Etat puisse soutenir le poids de ses dépenses». Il s'agit là d'un appel destiné aux opérateurs économiques qui doivent faire preuve d'imagination afin de trouver leurs propres ressources financières et de poursuivre ce dynamisme économique. Dans ce sillage, il n'a pas manqué de rappeler et de mettre en exergue le «devoir collectif» de protéger l'économie nationale, «source de souveraineté». Evoquant les procédures visant la protection de l'économie nationale, il a dit : «C'est une bataille d'arrière-garde que nous sommes en train de mener.» Cette «bataille» était menée dans la plupart des pays du monde même les plus industrialisés. M. Ouyahia a assuré que même des accords comme ceux de la Zone arabe de libre-échange, d'association avec l'Union européenne ou l'adhésion attendue à l'OMC «n'ont pour objectif que la défense des capacités de production nationales».