Après l'entreprise de bâtiment d'El Kseur, c'est au tour de la société de la céramique d'Amizour de faire parler d'elle. «Depuis quelques semaines, des informations récurrentes circulent autour d'une éventuelle dissolution pure et simple de l'unité Socerca-Amizour et la mise en chômage de ses centaines de travailleurs», écrit le député Méziane Belkacem dans une déclaration qu'il nous a fait parvenir hier matin. Cette unité, qui a été mise en service en 1993, constitue un véritable fleuron industriel pour la région. Grande bouffée d'oxygène pour la collectivité locale, elle fait vivre actuellement 122 familles et dispose d'un capital social de 140 millions de dinars. En plus des centaines d'emplois directs et indirects créés, cette unité assure la disponibilité d'un produit de qualité et concurrentiel sur plusieurs plans. Privé d'un plan de relance et de rénovation de ses moyens de production, l'unité en question a pu maintenir son activité et sa production en carreaux de sol malgré une concurrence déloyale sur le marché et cela, grâce à l'abnégation de son collectif des travailleurs. Ces informations de future dissolution que le député qualifie volontairement «d'obscures» sont «en totale contradiction avec les nouvelles orientations des pouvoirs publics concernant la relance de l'outil de production nationale», juge-t-il avant de s'interroger: «Qui a donc intérêt à distiller ce genre d'informations nuisibles au moral des travailleurs de cette unité qui n'ont ménagé aucun effort pour continuer à mettre sur le marché local et national un produit concurrentiel en qualité et en prix?» «Qui veut faire payer aux travailleurs de l'unité Socerca-Amizour, des fautes qu'ils n'ont pas commises?» «Qui veut se nourrir de la «dépouille» d'une unité de production en activité et dont notre wilaya a tellement besoin pour faire face à l'approvisionnement en matériaux de milliers de logements en cours de construction? Autant de questions que le parlementaire se pose et pose à qui de droit mais non sans relever que cette unité, fruit d'investissements lourds consentis par l'Etat algérien, a plutôt besoin «d'un véritable plan de relance humain et matériel pour pouvoir élargir sa gamme de production et générer des centaines de postes d'emplois supplémentaires». Plus loin, il interpelle tous les responsables concernés, du secteur des matériaux de construction et des collectivités locales à «oeuvrer ensemble pour défendre le maintien et le redéploiement des outils de production de la wilaya de Béjaïa» car, estime-t-il «il y va de l'avenir de la richesse locale et de la disponibilité de l'emploi pour des milliers de nos concitoyens». «Des mesures urgentes doivent être prises par les responsables concernés pour mettre fin à cette instabilité entretenue par certains pour des desseins mesquins», conclut-il. Il est utile de rappeler que les travailleurs de cette unité sont montés au créneau plusieurs fois pour appeler au sauvetage de leur outil de travail. L'implication des élus s'inscrit dans cette optique. C'est en tous les cas l'espoir partagé par un travailleur contacté hier. «C'est une bonne chose qu'on s'intéresse enfin à cette entreprise», a-t-il commenté.