«Il y aura des règles rigoureuses qui permettront au promoteur de prendre connaissance de ses responsabilités dans le cadre de la réalisation des projets immobiliers.» Davantage de transparence à la construction dans le cadre de la promotion immobilière. C'est le mot d'ordre brandi par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa qui, s'exprimant dimanche lors d'une séance plénière à l'APN, est déterminé à prendre à bras-le-corps ce dossier difficile. Un dossier forcément décisif dans la mise en oeuvre du programme de construction de logements tracé par l'Etat pour les années à venir. «Les promoteurs immobiliers, publics et privés, sont des partenaires indispensables», a cependant admis le ministre. M.Moussa entend ainsi signifier que chacun (promoteurs comme gouvernement) a un rôle à jouer dans la mise à niveau de l'habitat en Algérie. Il avertit toutefois que chacun est tenu à respecter ses engagements. L'engagement est bien sûr la réalisation de 240.000 logements promotionnels (subventionnés par l'Etat) dans le cadre du nouveau plan quinquennal. Ce chiffre s'ajoute aux 140.000 unités en cours de réalisation inscrites dans le précédent plan. Quant au projet de loi fixant les règles régissant l'activité de la promotion immobilière, le ministre a souligné la détermination de l'Etat à «encourager les promoteurs immobiliers capables de renouveler et moderniser les villes à travers la réalisation de grands projets». Cette volonté concerne aussi la fixation «de règles rigoureuses qui permettront au promoteur de prendre connaissance de ses responsabilités dans le cadre de la réalisation des projets immobiliers». Toutefois, l'un des grands projets de Noureddine Moussa reste l'assainissement du secteur de l'habitat. Lors de son intervention, il a souligné que le projet de loi a pour objectif de conférer davantage de transparence à la construction dans le cadre de la promotion immobilière. Qu'en est-il du retard enregistré dans les projets de construction de logements? Le ministre est allé chercher sa réponse dans «l'incapacité des soumissionnaires à payer leurs redevances pour acquérir un logement». Les autorités publiques ont pris une série de mesures devant faciliter l'acquisition des logements, dont la réduction des taux d'intérêt sur le crédit immobilier à 1%, le soutien de la Caisse nationale du logement (CNL) et la réduction du prix de l'immobilier subventionné par l'Etat. Les députés intervenants lors de la séance plénière ont salué le projet de loi du fait qu'il contribue à faire face aux «manipulations des fonds des citoyens désireux d'acquérir un logement». Les mesures coercitives visant les manipulations des fonds des souscripteurs au logement, ont été de la sorte bien accueillies. Selon un député, cette loi intervient également pour «protéger les promoteurs immobiliers ainsi que leurs activités et pour combattre les gens extérieurs à la profession». Un long chemin à parcourir pour venir à bout de certaines pratiques prohibées. Dans ce contexte, l'Etat et le secteur privé doivent conjuguer leurs efforts et investir pour la réalisation des programmes afin de résorber la crise du logement. Evoquant les «progrès» réalisés par le secteur de l'habitat en Algérie au cours des dernières années, les députés ont affirmé l'importance de contraindre les promoteurs immobiliers à achever la réalisation des projets à échéance prévue et à maîtriser les coûts des logements. Un autre intervenant a affirmé dans ce contexte, qu'en dépit de la crise de l'immobilier dans le monde, marquée par une chute des prix, «les prix du logement en Algérie connaissent une hausse considérable à cause des spéculations».