A Sidi Bel Abbes, le phénomène de la mendicité a tendance à prendre des proportions alarmantes et le nombre ne fait que s'accroître. Ces gens que la misère morale et matérielle a transformés, viennent de partout, notamment des quartiers de la périphérie ainsi que des localités avoisinantes. Ces mendiants investissent tous les endroits névralgiques de la ville, artères principales, banques, postes, marchés, places publiques, mosquées, etc. Si certains sont sincères et quêtent carrément la charité des bienfaiteurs, d'autres cependant, les professionnels de la manche sans scrupules utilisent toutes les astuces pour se faire du blé, en exposant des dossiers médicaux, faisant état de leur détresse pour attirer l'attention d'autrui. Les cibles choisies sont essentiellement des commerçants. «Jadis, les quelques mendiants connus des Belabessiens se contentaient de s'installer à la sortie des mosquées, uniquement au moment de la prière pour recevoir une obole», nous avouent d'anciens habitants de la cité. Ainsi quels que soient les moyens utilisés par cette frange de la société, nul ne peut se réjouir du malheur des autres, car tout être humain a une dignité et souhaiterait gagner sa vie par un travail rémunéré. Malheureusement tout le monde sait que les temps sont devenus très difficiles, il n'y a pas d'embauche et la paupérisation gagne du terrain. Aujourd'hui, la sonnette d'alarme est tirée, c'est pourquoi la société civile doit impérativement s'organiser pour apporter aide et soutien à ceux qui sont dans la gêne et la détresse. Par ailleurs, les services de la solidarité de la commune, les associations caritatives, les âmes charitables peuvent y contribuer par la création d'emplois pour les jeunes, l'extension du système du filet social. Les initiatives ne manquent pas et avec la volonté de tous, il n'y a pas de doute que ce fléau, qui frappe la société, sera éradiqué.