Les localités des Issers, de Beni Amrane, Boudouaou et Khemis El Khechna ont enregistré des dégâts. La colère gagne la wilaya de Boumerdès. En effet, depuis jeudi dernier, plusieurs localités ont connu des émeutes. Les citoyens sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère contre la mal-vie, la hogra, le chômage et la marginalisation. La hausse soudaine des prix des produits de première nécessité n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. Au chef-lieu de la wilaya, plus précisément au niveau du quartier les 800 Logements et les coopératives, des jeunes manifestants ont fermé les axes routiers pour exprimer leur mécontentement suite à la hausse subite des produits de première nécessité et dénoncer la hogra et la marginalisation. Deux voitures appartenant à la douane ont été incendiées, la poste a été saccagée L'intervention des forces antiémeute ne s'est pas faite sans heurts puisque des affrontements ont aussitôt éclaté. A Naciria, des centaines de citoyens se sont dirigés vers la route nationale n°12 pour exprimer leur colère. A l'aide de troncs d'arbres, des pierres et des pneus brûlés, ils ont bloqué la circulation dans les deux axes reliant Alger - Tizi Ouzou. La circulation n'a pu être dégagée qu'après plusieurs heures d'affrontement entre les forces anti-émeute et les manifestants. Aux bombes lacrymogènes, les manifestants répondaient par des pierres. Le même scénario s'est produit dans la localité limitrophe de Bordj Menaïel où des centaines de jeunes surexcités se sont dirigés vers le centre de la ville après avoir fermé la RN12. Ils s'en sont pris à certains édifices publics. Le tribunal a été saccagé et des documents ont été brûlés. L'agence Cnep qui est située à côté a été elle aussi prise pour cible où les vitres et les caméras de surveillance ont été détruites. Excités, les jeunes manifestants se sont attaqués au siège de la brigade de la gendarmerie. Des affrontements d'une rare violence se sont produits. Des bombes lacrymogènes fusaient de partout pour disperser les manifestants qui se défendaient en lançant des pierres et en brûlant des pneus. Des nuages de fumée envahissaient la ville. Ces affrontements violents qui ont duré jusqu'à la nuit ont fait des dizaines de blessés. Une vingtaine de policiers se sont fait soigner à l'hôpital avec délivrance de certificats médicaux alors que les jeunes manifestants blessés n'ont pu rejoindre l'hôpital de peur d'être arrêtés. Dans la même journée, les émeutes se sont propagées aux localités des Issers, Beni Amrane. A Boudouaou, les manifestants s'en sont pris à l'antenne de l'APC et la poste qu'ils ont saccagées. A Khemis El Khechna les manifestants ont investi les dépôts du groupe La Belle qu'ils ont pillés. Des quantités importantes de sucre et de riz ont été volées. L'intervention des services de sécurité a épargné les magasins d'un incendie. Hier, un calme précaire s'est installé dans ces localités, les commentaires vont bon train sur la suite des événements qui ont tendance à se poursuivre malgré la déclaration du ministre du Commerce sur la baisse des prix de l'huile et du sucre à partir de la semaine prochaine. Hier encore, les émeutes ont repris au niveau des localités de Naciria et Bordj Ménaïel. La RN 12 a été fermée et les commerçants du centre-ville de Bordj Ménaïel ont baissé rideau.