Des dizaines de transitaires opérant au niveau de la capitale crient leur ras-le-bol La situation prévalant au port d'Alger est plus qu'inquiétante. Beaucoup «de grabuge dans l'enceinte portuaire laquelle, le moins que l'on puisse dire, est saturée», affirment nombre de transitaires. Des milliers de conteneurs sont ainsi en souffrance au niveau de l'enceinte du port d'Alger. Les dizaines de transitaires opérant au niveau de la capitale crient leur ras-le-bol. «Le manque de moyens et les lenteurs administratives, persistantes depuis près de deux ans, sont les entraves principales» dénoncent-ils. Ces derniers qui ont observé, sans résultat, un rassemblement devant la direction de l'entreprise portuaire, ne comptent pas en rester là. Une grève sera d'ailleurs, «lancée dès demain pour dénoncer cet état des lieux chaotique prévalant au port d'Alger», indiquent-ils. Le manque flagrant de moyens a généré «le chaos dans le premier port commercial du pays», ajoutent-ils. Les transitaires comme les consignataires parlent «de différents obstacles, insoutenables se dressant devant eux au niveau des deux terminaux du port d'Alger». Certains d'entre eux, citent «des passe-droits et les dessous de table qu'il faut débourser pour pouvoir utiliser les 2 ou 4 stackers qui leur sont destinés par l'entreprise portuaire». A titre d'exemple, l'un des transitaire avoue avoir dû «payer 40.000 DA pour le compte de son client - un importateur de parfum de luxe - pour libérer sa marchandise». L'indigence en moyens de chargement et déchargement «a mis le port sous le règne de la (tchippa)», expliquent-ils. Par conséquent, des milliers de conteneurs sont en souffrance au port. Ils dépassent même la période des 21 jours au niveau des espaces d'entreposage. Ce retard induit des conflits entre les douaniers et leurs propriétaires. «Des saisies systématiques sont opérées», soulignent-ils, déplorant qu' «elles se soldent par le payement d' amendes de 25.000 DA par dossier». De même que «des lots importants de conteneurs, ont été débarqués il y a un peu moins de 21 jours mais, il faut dire qu'ils ne vont pas tarder à s'ajouter aux autres conteneurs en attente de prise en charge», apprend-on. L'entassement de la marchandise ne s'arrête pas là. Des milliers d'autres conteneurs «demeurent en attente dans les bateaux à quai et ceux en rade», notent nos interlocuteurs. Pis encore, d'après eux «actuellement, il y a plusieurs conteneurs de produits périssables qui attendent au port». Dès lors, l'opération de la baisse des prix du sucre et de l'huile risque de ne pas avoir d'effets. Etant donné le coût supplémentaire déboursé pour l'acheminement de ces denrées et matières premières, le prix final risque de flamber et même d'annuler la baisse décidée par le gouvernement suite aux récentes émeutes dans le pays.