Les transitaires ont repris leurs postes de travail, hier, après une grève qui a duré une semaine. L'arrêt de travail les oppose à la direction de Dubai Ports World (DPW) d'Alger à propos de la sécurité des conteneurs et des délais de leur livraison aux clients. Les transitaires grévistes ont repris hier le travail au niveau du port d'Alger après une semaine de conflit ouvert avec la DPW. Le mouvement de protestation initié par une partie des transitaires opérant à Alger se voulait une dénonciation des conditions jugées inacceptables imposées par la DPW dans le traitement des marchandises dont ils ont la charge. Le plus important, nous a indiqué à ce propos un transitaire, «c'est le retard qui se produit quotidiennement avec DPW. C'est le client qui en assume les frais et ce que nous contestons auprès de cette entreprise car il est dans notre intérêt de défendre notre client. C'est d'ailleurs notre principal rôle». Un autre transitaire rappelle que beaucoup de problèmes ont surgi avec DPW concernant notamment la sécurité de la marchandise. Plusieurs vols ont été constatés, explique-t-il, ajoutant que des conteneurs entiers ont disparu. Ce que confirment d'ailleurs des officiers de police et des douanes affectés au port d'Alger. Face aux critiques, la direction de DPW aurait autorisé les transitaires à faire appel à des manutentionnaires de leur choix pour la visite et le contrôle des conteneurs. La seule condition imposée par DPW est que le travail s'effectue sous l'entière responsabilité des transitaires. Un responsable syndical qui a requis l'anonymat nous a cependant confirmé que le conflit n'est pas près de trouver une solution acceptable par les parties concernées, à savoir les transitaires, DPW et la Douane. Il nous a également précisé que des discussions plus profondes pourraient s'engager rapidement entre les trois parties pour mettre fin à un conflit qui pourrait bloquer le port d'Alger. Rappelons que la DP World avait pris en charge la sécurité et la responsabilité de la révision des conteneurs entreposés au port d'Alger. Face à la réaction des transitaires qui considèrent que cette manière d'agir de la multinationale ne fait que compliquer la situation au niveau du port (engorgement des quais et zones d'entreposage), outre qu'elle génère des frais supplémentaires aux clients propriétaires de la marchandise, DPW a été obligée de revoir sa méthode de travail. Ainsi a-t-elle mis en place un programme de visite où la présence du transitaire est obligatoire et ce, afin de sécuriser les visites et d'éviter les retards lesquels, généralement, sont suivis de vol, voire de pillage de conteneurs. Selon un officier de police rencontré sur les lieux, «il y a des affaires louches qui se passent dans le port, un grand nombre de litiges est recensé, la corruption existe, mais nous attendons le moment propice pour agir, c'est-à-dire prendre les gens la main dans le sac et avoir des preuves tangibles à présenter à la justice». A préciser que la direction de DPW n'a pas daigné répondre à nos sollicitations.