Rejetant la responsabilité de l'équipe dirigeante, le directeur de la Société céramique carreaux d'Amizour (Socerca), a confirmé, hier, toute l'inquiétude exprimée récemment, dans une déclaration rendue publique, par le député indépendant, Meziane Belkacem, quant à la situation chaotique qui singularise l'unité. Les précisions du directeur se sont articulées sur toutes les difficultés qui traduisent on ne peut mieux, la menace de liquidation qui pèse sur elle. «La moyenne des réalisations quantitatives annuelles en production depuis sa mise en exploitation en 1993 à ce jour, n'a pas dépassé 50% des prévisions avec un taux d'utilisation des capacités installées inférieures à 30%, les résultats d'exploitation sont déficitaires, notamment depuis 2004, les frais de personnel représentant cinq fois la valeur ajoutée et 87% du chiffre d'affaires, un endettement de plus de 400 millions de dinars à la fin 2010», tel est le sombre tableau présenté par le premier responsable de cette unité dans une information qui nous a été transmise hier. Le directeur de cette unité n'a pas omis de souligner d'autres faits essentiels, à savoir que «la filière carreaux céramiques est dominée par le secteur privé qui contrôle plus de 95% du marché avec un produit de qualité». Quant à la relance humaine, le directeur de l'unité Socerca d'Amizour rappelle que l'équipe dirigeante a toujours été montrée d'un doigt accusateur. Il confirmera, par ailleurs, les mouvements des travailleurs constatés depuis 2003 ne sont que «des actions de déstabilisation menées pour des intérêts inavoués et non dans le but d'assurer la pérennité de la société». Pour le directeur de cette société, la relance des activités doit passer impérativement par la rénovation et une remise à niveau de l'outil de production dont le montant est estimé à plus de 200 millions de dinars. Il rappellera, qu'à la fin 2009 et 2010, il a été injecté plus de 62 millions de dinars pour sauver l'usine, mais la situation na fait qu'empirer. En outre, le directeur relèvera le fait que l'usine est située en zone urbaine avec un accès très difficile. Elle rencontre des difficultés pour l'évacuation des rejets solides et liquides provenant de l'activité de production. Partant de ce constat, le directeur de cette unité confirme en fait, la situation délicate dans laquelle se trouve cette société et toute l'urgence des mesures à prendre pour sauver cette unité qui emploie des centaines de travailleurs pères de familles et qui plus est, pourvoyeuse d'impôts à la collectivité locale.