Une analyse démontre que certaines personnalités ont le pouvoir d'influencer l'opinion publique. Des personnalités politiques et médiatiques ont été «étalées» par l'hebdomadaire Politis dans sa livraison de jeudi, qui les désigne comme ceux ayant préparé le terrain à la vague islamophobe en France et dans d'autres pays de l'Europe. En France, l'Islam dérange, l'Islam fait peur, l'Islam est condamné, mal interprété, mal appliqué (...) L'islamophobie est née de l'ignorance de la masse et de l'esprit malveillant, voire xénophobe, des intellectuels qui, par leurs écrits et leurs déclarations, poussent leurs adeptes, l'homme de la rue, l'interlocuteur à mépriser sans explication. «Par grosses touches, des personnalités politiques et médiatiques ont répandu l'idée d'une France éternelle menacée par les ennemis de l'intérieur version XXIe siècle: les musulmans», a écrit Politis, selon lequel, ces «tribuns post-11 septembre» sont devenus les représentants d'un «véritable néoconservatisme à la française» L'homme a peur et se méfie de l'inconnu, et prend rarement la peine de chercher à le connaître. Ce sont ces préjugés et cette peur de l'inconnu qui nourrissent des haines injustifiées. On ne peut condamner toute une religion, et la catégoriser comme étant une religion belliqueuse, en s'appuyant sur des dires et des propos peu réfléchis, même venant d'intellectuels de renom. Ces personnalités forment une nébuleuse hétéroclite d'intellectuels, d'essayistes, d'universitaires «en manque de polémique», d'experts «en tout genre» et de journalistes «assoiffés de bonne conscience», ajoute l'hebdomadaire qui cite notamment le philosophe Alain Finkielkraut, le chroniqueur Christophe Barbier et le politologue Pierre-André Taguieff. Le philosophe Alain Finkielkraut, s'était impliqué en 1989 dans le débat sur le port du voile à l'école en écrivant une lettre ouverte dans le Nouvel Observateur pour «expliquer» que trois collégiennes de Creil fomentaient sous le foulard un «Munich de l'Ecole républicaine». «L'Islam de France doit comprendre qu'on ne peut être musulman dans un pays qui ne l'est pas comme s'il l'était ou comme s'il allait le devenir (à)», a déclaré vingt ans après le chroniqueur Barbier. «Les musulmans, dans leur ensemble, veulent forcément instaurer un Etat islamique!» a-t-il fait comprendre, analyse Politis Pour le politologue Taguieff, «il peut être intellectuellement fécond de réfléchir sur les dimensions fascistes ou totalitaires de l'islamisme radical, comme idéologie et comme ensemble de pratiques». Selon Politis, ce sont des assertions qui n'étonnent pas car cet intellectuel dénonçait déjà en 2002 l'arrivée d'une «nouvelle judéophobie» chez les jeunes des cités, «forcément des musulmans très pratiquants». Selon Politis, ceux qui prennent «moins de pincettes» dans la critique de l'Islam, ont préparé le terrain à «cette haine qui monte inexorablement en Europe et qui risque, sous couvert de débat sur la laïcité, d'être au coeur de la campagne présidentielle à venir».