Un public nombreux était présent à ce campement pour découvrir les activités culturelle et patrimoniale diverses dans le cadre des activités de la 2e édition de cette manifestation. Dressé à une dizaine de kilomètres de la capitale de l'Ahaggar, Tamanras-set, ce campement, dont l'ouverture a eu lieu vendredi soir, attire une grande affluence de visiteurs locaux et issus d'autres régions du pays, venus découvrir et admirer des facettes du paysage culturel et artistique de la région de l'Ahaggar et de certains pays subsahariens participant au festival. Composé de plusieurs tentes, ce campement est devenu un espace culturel ouvert où il est présenté au public divers aspects du patrimoine matériel et immatériel de la région de l'Ahaggar, ainsi que d'autres couleurs et cachets d'autres participants de pays africains. Un autre espace est réservé à la tenue de concerts et de soirées artistiques animés par des troupes spécialisées dans le patrimoine lyrique de l'Ahaggar et d'autres régions, à l'exemple du tindi, de l'imzad et de l'ahellil. Dans ce cadre, la soirée de vendredi a été animée par plusieurs troupes, dont El Farda de Béchar, Diwane Baba Merzouk de Biskra et Gnaoui d'Alger. Une soirée artistique a été marquée aussi par une forte présence du genre tindi et de la poésie targuie. Des troupes versées dans l'imzad et l'ahellil devaient animer la soirée de samedi, selon les organisateurs. Une aile du pavillon a été consacrée au cinéma et à des projections culturelles en Algérie, à l'exemple d'un documentaire sur le Festival panafricain des années 1969 et 2009. Dans ce campement, des ateliers d'artisanat ont été organisés à l'instar du travail traditionnel du cuir et de l'argent et d'autres sur l'enseignement de tifinagh, sur l'instrument de l'imzad (vielle monocorde) et des expositions photos, d'astronomie et de dessins d'enfants. Les impressions recueillies auprès du public ont convergé sur l'importance de ce Festival culturel international qui a permis de mettre en exergue certains pans du patrimoine immatériel et artistique de la région de l'Ahaggar. Le campement d'Aguenar (8 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset), s'est mué, en fait, en espaces de rencontre entre les designers et les artisans traditionnels locaux. La mise en connexion entre le moderne et le traditionnel, la rencontre entre artisans et créateurs de design est l'une des nouveautés du campement, en comparaison avec la première édition du Festival. Mme Hassiba Boufedji, exposante de meubles, est l'une des artistes qui ont emprunté le chemin de la fusion design-artisanat, s'inspirant du patrimoine culturel algérien pour les formes et couleurs de ses oeuvres. «Si l'on veut avoir des produits avec une touche, un cachet spécial par rapport à ce qui se fait ailleurs, le recours au patrimoine avec toutes les richesses qu'il renferme, s'avère presque indispensable», a expliqué ce designer de meubles, diplômée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. La créatrice reste cependant l'une des rares artistes sur le campement à exposer un produit, alliant le moderne au traditionnel. Le reste des stands, des tentes en peau de chameau, tannées et tendues pour la plupart, proposent des produits purement traditionnels. Des sacs en cuir, des bijoux en argent, des nattes et tapis confectionnés à l'ancienne constituent la majorité des produits exhibés. Le campement qui a ouvert ses portes vendredi après-midi pour le grand public, a drainé des centaines de visiteurs, venus de très loin et même à pied pour un grand nombre d'entre eux. Organisé à Abalessa, distante de 70 km de la ville de Tamanrasset, le campement avait connu le même engouement l'année dernière, lors de la première édition du Festival, selon les organisateurs. Le campement qui s'étend sur une superficie de 72.000 m² devra accueillir pendant trois jours, en plus des tentes-expositions, des ateliers et animations, des projections cinématographiques, des concerts et autres activités culturelles. L'espace prévu pour la projection cinématographique, appelé «l'Ecran de l'Ahaggar» propose quotidiennement, des documentaires et des films de fiction: Panaf 69 de Wil Klein, Panaf 2009 de Salem Brahimi et Chergui Kharroubi, Mascarades de Lyès Salem, la Maison jaune d'Amor Hakka, entres autres. Les formations musicales, à l'exemple d'El Ferda (Béchar), Diwan Baba Merzouk (Biskra) et Joe Batourie (Alger) sont, pour leur part, programmées pour animer les soirées au campement, en accompagnement des activités qui se poursuivront jusqu'a dimanche.