Les laiteries sont libres d'importer de la poudre de lait, selon le ministre de l'Agriculture. 800 millions de dollars. Tel est le montant de la facture de lait en poudre importé par l'Algérie, secteurs public et privé confondus au cours de l'année dernière. C'est ce qu'a indiqué le premier responsable du secteur de l'agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa, dans son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Pendant des mois, l'insuffisance des quotas distribués en poudre de lait était justement le problème qu'évoquaient constamment de nombreux opérateurs. Pour le ministre de l'Agriculture, ces derniers sont dans l'obligation d'assumer leurs approvisionnements. «Une laiterie est l'investissement d'un opérateur. Sa matière première, il faudra qu'il l'acquière. Il est libre d'importer la poudre de lait et de collecter le lait cru. Ensuite, on lui demande de participer avec nous, dans le cadre d'un partenariat, pour fabriquer du lait subventionné», a affirmé M.Benaïssa. «Dire que je n'ai pas reçu de poudre, donc je ne travaille pas, ne tient pas la route», a-t-il ajouté. Les unités de production et de transformation qui bénéficieront de la poudre de lait importée et subventionnée par l'Etat, ce sont donc celles qui auront adhéré au dispositif d'encadrement et de rationalisation du fonctionnement de la filière lait mis en place par le ministère de l'Agriculture. Sur les 111 laiteries activant dans cette filière, 97 ont, d'ores et déjà, signé le contrat de partenariat. «Elles ont signé pour des quantités de poudre de lait subventionnée supérieures de 50% par rapport à celles de l'année dernière, mais également pour le développement de la production nationale», a précisé le ministre. Ne pas «détourner» le lait en poudre importé pour la fabrication d'autres produits laitiers et l'utilisation de cette matière rationnellement sont, entre autres, les termes du partenariat avec les laiteries adhérentes au dispositif. En vertu de ce partenariat, ces laiteries sont partie prenante à une «partie de la politique sociale» et de la mise en vente du sachet de lait à 25 DA, selon le ministre. «Dans ce cadre-là, nous importons de la poudre que nous subventionnons et que nous mettons (à la disposition) en fonction des besoins de chacune des régions», a-t-il noté. Questionné sur l'intégration du lait cru dans la production de lait en Algérie, M.Benaïssa a précisé: «Nous avons mis en place une surprime de 2 dinars par litre collecté, sachant que le prix de vente du lait cru est libre. C'est un créneau que nous voulons construire d'une manière durable.» Selon l'intervenant, 300 millions de litres de lait cru ont été collectés en 2010. «Nous nous fixons comme objectif de collecter 700 millions de litres... il faudra du temps», a-t-il ajouté. Concernant les perturbations constatées dans le circuit de distribution de lait en sachet, Rachid Benaïssa a insisté: «Ces perturbations ne sont pas synonymes de pénuries», ajoutant que la situation va en s'améliorant. Preuve en est: le ministre a assuré que 860.000 litres de lait en sachet ont été distribués dimanche à Alger, alors qu'auparavant le seuil de 700.000 litres par jour pour la capitale n'a jamais été dépassé.