Elle intervient alors que la ministre est fragilisée en France en raison de déclarations sur la Tunisie. La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, est attendue jeudi en Israël pour évoquer une relance du processus de paix, lors d'une tournée qui la conduira aussi à Ghaza, en Egypte et Jordanie, deux pays inquiets d'une contagion de la révolution tunisienne. Ce sera la première tournée dans cette région pour Michèle Alliot-Marie depuis sa prise de fonctions en novembre. Elle intervient alors que la ministre est fragilisée en France en raison de déclarations sur la Tunisie. Elle s'est attirée les foudres de l'opposition et d'une partie de la presse en se bornant, il y a une semaine, à déplorer la violence dans ce pays et, surtout, en proposant une coopération policière au régime de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali. Face à «l'impasse du processus de paix israélo-palestinien, l'un des principaux objectifs de la visite est d'examiner comment la France et ses partenaires européens, en liaison avec les Etats-Unis, peuvent contribuer à relancer les négociations directes, seule voie à même d'assurer une solution durable au conflit», selon son ministère. Michèle Alliot-Marie «insistera sur la nécessité d'éviter toute provocation de part et d'autre», a-t-on ajouté de même source. Les négociations de paix, qui avaient repris de manière directe début septembre sous pression des Etats-Unis, ont été rompues quelques semaines plus tard, Israël ayant refusé une prolongation d'un moratoire partiel sur la colonisation. Pour renouer le dialogue, les Palestiniens réclament des références politiques claires, comme la fin de l'occupation des Territoires palestiniens occupés depuis 1967 et Jérusalem-Est pour capitale de leur futur Etat. Ils demandent aussi la reconnaissance de l'Etat palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, moyennant des échanges mineurs de territoires. Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) doit examiner le 5 février à Munich (Allemagne) les moyens de relancer les négociations israélo-palestiniennes. Michèle Alliot-Marie devrait rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Shimon Peres, et son homologue, le controversé Avigdor Lieberman, chef d'un parti ultranationaliste. Vendredi, la ministre française se rendra dans la bande de Ghaza, territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas et toujours sous blocus israélien. Il s'agira de la première visite à Ghaza d'un chef de la diplomatie française depuis celle de Philippe Douste-Blazy en septembre 2005. Prédécesseur de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay, Bernard Kouchner avait échoué dans ses nombreuses demandes aux autorités israéliennes de pouvoir se rendre à Ghaza. La ministre ira au Centre culturel français de Ghaza et visitera l'hôpital al-Qods, réhabilité grâce à des fonds français après sa destruction partielle, il y a deux ans, par un bombardement israélien. Michèle Alliot-Marie rencontrera également des représentants de l'ONU mais, conformément à la ligne française en la matière, aucun contact n'est prévu avec des représentants du Hamas. Samedi, la ministre devrait rencontrer au Caire le président égyptien, Hosni Moubarak, et ensuite se rendre en Jordanie voir le roi Abdallah II de Jordanie. A Amman, une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas est programmée. Selon son entourage, elle devrait plaider lors de sa tournée dans la région pour «la tolérance» et le «respect de la liberté de conscience et de religion», après les attentats antichrétiens en Irak et en Egypte.