Deux ministres français en visite officielle à Alger à quelques jours d'intervalle et un troisième est annoncé pour la fin du mois. Le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, sera à Alger lundi 12 et mardi 13 juillet et Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, les 17 et 18 juillet. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Economie et des Finances, est annoncé pour la fin du mois. La première visite à Alger de Michel Barnier s'inscrit dans le prolongement de la visite d'Etat que le président Chirac a effectuée en Algérie du 2 au 4 mars 2003 et de son déplacement du 15 avril dernier, a précisé hier le porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous. « Elle permettra de définir les prochaines étapes de l'approfondissement de notre relation bilatérale, selon les axes fixés par la Déclaration d'Alger du 2 mars, et de nourrir notre dialogue politique sur les questions régionales et internationales », a ajouté Hervé Ladsous. Et de préciser que « les deux chefs d'Etat ont décidé de construire un partenariat d'exception, débouchant notamment sur un traité d'amitié, à la hauteur des attentes des deux peuples et des liens multiples unissant les deux pays ». Ce traité d'amitié devrait être signé dans le courant de l'année 2005. Après avoir indiqué que la France est le premier partenaire économique et financier bilatéral de l'Algérie et que la coopération entre les deux pays « s'étoffe et s'amplifie depuis 1999 », le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a souligné que « la refondation de notre relation bilatérale s'inscrit dans la perspective de l'intégration maghrébine et entend contribuer à la constitution d'un espace euroméditerranéen de paix et de stabilité ». Le programme de la visite du chef de la diplomatie française comprend une audience avec le président Abdelaziz Bouteflika et un entretien avec son homologue Abdelaziz Belkhadem. Michel Barnier aura également des contacts avec des personnalités de la société civile et des ONG ayant pris part aux secours mis en place après le séisme du 21 mai 2003 dans la région de Boumerdès. L'intégration du Maghreb Alors que nous lui demandions si cette visite avait un lien avec celle que le ministre français avait effectuée à Rabat le 31 mai où il avait notamment déclaré qu'« il faut aller vers l'intégration du Maghreb », le porte-parole du Quai d'Orsay nous a répondu que « cette visite s'inscrit dans un continuum », « un continuum qui traduit l'importance de la relation de la France avec les trois pays du Maghreb. Le ministre s'est rendu, il y a trois semaines, au Maroc, il se rend lundi en Algérie et il se rendra ensuite en Tunisie ». Il ajoutera que pour ce dernier pays, la date sera communiquée ultérieurement. « La visite d'Alger, comme les autres, s'inscrit bien dans la perspective de l'intégration maghrébine », « un sujet que Michel Barnier a évoqué dimanche avec son homologue marocain ». « L'objectif que nous partageons tous est la création d'un espace euroméditerranéen qui soit un facteur de paix et de stabilité. » Alors que nous lui demandions si parmi les membres de la société civile algérienne que rencontrera le chef de la diplomatie française, il y aura des représentants de la presse indépendante, alors que trois journalistes sont emprisonnés, le porte-parole du Quai d'Orsay nous a répondu qu'il n'y a pas de raison que des représentants de la presse n'en fassent pas partie et encore : « Vous savez à quel point la France est attachée à la liberté de la presse. » Le ministre donnera un point de presse, a ajouté le porte-parole. Par ailleurs, Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, se rendra à Alger du 17 au 18 juillet. C'est la première visite d'un ministre français de la Défense en Algérie. Ce sera une visite à caractère « politique ». « Les relations de défense font partie du développement des relations bilatérales entre les deux pays », a indiqué jeudi le porte-parole du ministère de la Défense. Le ministre des Finances, qui s'est rendu début juin à Alger, accompagné de chefs d'entreprise, y retournera à la fin du mois de juillet pour aborder, notamment, avec son homologue algérien, M. Benachenhou, le « nouveau cadre » des relations économiques franco-algériennes.