Les avis divergent et la contestation se manifeste dans la rue. Aucune des 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou n'a été épargnée par les conflits. Des fermetures de routes, de sièges d'APC, de daïras et autres formes de contestation sont quasi quotidiennes. Du côté des populations, l'on évoque comme raison, la non-prise en charge de leurs doléances. Les élus et responsables de l'administration, eux, estiment que beaucoup de ces demandes ne relèvent pas de leurs prérogatives. Les avis divergent et la contestation se manifeste dans la rue. Pour sa part, le président de l'APC de Souamaâ, a bien voulu nous éclairer sur ce qui se passe exactement. «Même si nous faisons tout pour bien recevoir nos concitoyens, nous n'avons pas les moyens de satisfaire toutes les demandes», affirmait Mohand Boukhetouche. «L'Etat a octroyé 45 logements ruraux pour notre commune alors que nous avons sur nos bureaux pas moins de 80 demandes», ajoute-t-il à titre d'exemple. «Je ne peux pas répondre à toutes les demandes des citoyens», a-t-il précisé. Des citoyens qui ont procédé à la fermeture de l'axe routier reliant Makouda à Tizi Ouzou ont expliqué, quant à eux, que leur action a été la réponse au mépris dont ils sont victimes. «Aucun responsable ne veut nous recevoir», affirme un jeune manifestant. «Et, quand on daigne nous parler, ce sont des promesses jamais tenues», ajoute son ami. Après une longue conversation, il s'est avéré que le problème de la piste n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. Beaucoup de cas contentieux opposent les citoyens aux élus et à l'administration. La gestion du dossier de l'habitat rural semble être la pomme de discorde. Des milliers de demandes attendent sur les bureaux des soixante-sept maires. «Comment voulez-vous que je construise une plate-forme à 140.000 dinars?» s'exclame un jeune de Boudjima. En effet, beaucoup perçoivent en cette exigence pour obtenir une aide dans le cadre de l'habitat rural, une manière de dissuader les citoyens pauvres. «Qui peut construire une plate-forme s'il n'a pas une source de revenus quelque part?» s'interroge-t-il. «L'Etat aide ceux qui peuvent construire par leurs propres moyens», conclut-il A tous les niveaux, le constat est toujours le même. Les citoyens ne croient plus aux promesses. Bien que certains responsables et maires n'hésitent pas à recevoir les populations, il n'en demeure pas moins que l'exécution des décisions constitue la pierre d'achoppement. Au sujet de l'emploi, les jeunes interrogés reconnaissent l'effort considérable consenti dans le cadre des différents dispositifs comme le Daip, mais n'hésitent pas à relever les défaillances. Enfin, toutes les personnes interrogées évoquent l'absence de confiance qui règne entre les deux parties. Le manque de moyens pour les uns, joint à la lassitude des promesses non tenues pour les autres, ont constitué des ingrédients pour toutes les actions de rue relevées telle la fermeture des routes, de sièges de daïra et autres.