Des affrontements sporadiques en toile de fond. La wilaya de Tizi Ouzou est, depuis hier, paralysée par une grève générale qui durera trois jours et ce, à J-1 du rendez-vous électoral. Cette grève générale à laquelle a appelé la Cadc dans le cadre de sa campagne antivote, a été largement suivie. L'opération villes mortes initiée par l'interwilayas des ârchs, synonyme de rejet des élections législatives, a porté ses fruits un peu partout, sauf à Draâ Ben Khedda où la grève n'a pas été suivie. L'ensemble des chefs-lieux de daïras et de communes s'est mobilisé derrière le mot d'ordre de la Cadc. Les magasins, qui ont ouvert le matin pour permettre aux gens de s'approvisionner, ont baissé rideau à partir de 9 h. A Tizi Ouzou-Ville, les rues sont vides et la circulation a sensiblement baissé. Par ailleurs, plusieurs sièges de daïras à travers la wilaya, continuent de subir des pressions et ce, malgré la présence d'un impressionnant dispositif de sécurité pour protéger les sites. Pour rappel, les chefs de daïra ont été chargés par le wali de se substituer aux présidents d'APC pour organiser le scrutin, après que ces derniers se sont «rebellés» contre l'administration. Concernant les fonctionnaires réquisitionnés, les avis sont toujours partagés. Pris entre le marteau des injonctions du mouvement citoyen et l'enclume des risques de poursuites judiciaires, les réquisitionnés se trouvent dans une situation des plus perplexes. En outre on note que plusieurs routes ont été interdites à la circulation. A ce titre, les localités d'Irdjen, Beni Zmenzer et Larbaa Nath Irathen sont coupées du reste de la wilaya. Les passages s'effectuent au compte-gouttes et concernent uniquement les résidents. Cette atmosphère délétère ne présage rien de bon pour les prochaines 24 heures. Constat que l'on a pu vérifier dès hier, lorsque de jeunes manifestants s'en sont pris aux CNS qui occupent la permanence de la Cadc depuis le 25 mars dernier. Toutefois, les affrontements les plus violents ont été signalés à Azazga et à Beni Douala. Dans ces deux importantes agglomérations, les sit-in devant les sièges de daïra se sont vite transformés en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. A la veille du jour J, les appels au rejet des élections se multiplient. A ce titre les élus APW du FFS appellent les citoyens de la Kabylie «à se mobiliser pour soutenir les élus locaux, notamment les présidents d'APC, harcelés quotidiennement par le wali et les chefs de daïra, par tous les moyens juridico-administratifs en représailles à leur position courageuse consistant à refuser officiellement de coordonner ce fiasco électoral». Pour cela, le vieux parti de l'opposition appelle la population kabyle à se mobiliser autour du mot d'ordre des forces de la région, qui est le «zéro vote».