Le dernier long métrage du réalisateur algérien Amor Hakkar a été sélectionné et représentera l'Algérie, parmi les 58 films de fiction internationaux. Le prochain Festival de Sundance, qui se tient actuellement à Salt Lake City aux Etats-Unis d'Amérique, et jusqu'au 30 janvier 2011, verra la projection en compétition officielle du film franco-algérien «Quelques jours de répit» de Amor Hakkar. La sélection de ce festival prestigieux créé par le grand acteur américain Robert Redford, est réputée très sélective. Le film de Amor Hakkar a été retenu sur une liste de1073 films visionnés. Il est le premier film algérien jamais sélectionné à Sundance. Le Festival du film de Sundance est un festival de films d'auteurs indépendants, le plus important en Amérique du Nord, et il est l'occasion pour plusieurs réalisateurs d'acquérir une notoriété internationale en marge des grands studios hollywoodiens. Pour d'autres, qui sont déjà engagés dans la machine hollywoodienne, c'est l'occasion de faire des films plus personnels et sans compromis. Amor Hakkar raconte l'histoire d'une rencontre bouleversante de deux homosexuels iraniens qui ont choisi de fuir leur pays, mais qui vont être expulsés de France malgré le soutien d'une femme d'une soixantaine d'années (Marina Vlady) qui vit seule et qui va s'éprendre de l'un des deux hommes. Le film traite d'une manière très intelligence, de deux thèmes importants et à la fois tabous: la liberté des moeurs et les droits de l'homme. Les principaux rôles du film sont joués par les deux cinéastes et comédiens algériens: Samir Guesmi et Amor Hakkar. Cette sélection a en tout cas été mal perçue par les producteurs français qui ont relancé encore la polémique sur l'identité du film. Financé par des petites aides à la production en France, le film a été soutenu pour la postproduction par l'Algérie. Il est inscrit à Sundance sous la bannière franco-algérienne. Ahmed Bedjaoui a précisé à ce propos que contrairement à certains festivals, le festival de Sundance favorise l'auteur et le créateur, c'est pourquoi le film est inscrit sous la double nationalité algéro-française. Amor Hakkar le réalisateur et Florence Bouteloup, la productrice, ont déclaré que le film Quelques jours de répit a été tourné en août 2009 à Saint-Claude et traduit en anglais sous le titre «A few days of respite». Le film de Amor Hakkar sera présenté au total, 10 fois aux Etats-Unis avant d'être projeté au marché du film de Berlin le 13 février, avec une étiquette spéciale «Sundance»; ce qui apporte un cachet supplémentaire de notoriété parmi des centaines d'autres films présentés. «Sundance est un extraordinaire tremplin», ajoutait Florence Bouteloup en expliquant combien l'annonce a permis d'ouvrir toutes les portes. «Tous les jours nous recevons des mails pour nous inviter à présenter le film partout dans le Monde y compris à celui d'Amnesty International à La Haye. Sundance est pour nous une reconnaissance qui nous vient d'Outre-Atlantique, alors qu'en France nous n'étions pas regardés. Du coup maintenant, nous sommes contactés en France», précisaient-ils en soulignant que l'on peut réaliser de la qualité avec un tout petit budget (200.000 euros). C'est grâce à l'Algérie, par le biais du Fadtic, que le réalisateur a pu faire le sous-titrage et les copies 35 mm, pour participer à Sundance. Le film a été soutenu parce que le réalisateur est Algérien, alors que le thème ne concerne pas l'Algérie, mais la question des droits de l'homme dans le monde, ajoute-t-on enfin à Alger.