«Son investissement aura un retour très rapide sur la rentabilité», rappelle le syndicaliste. Plus qu'une concession faite aux travailleurs, le nouveau plan de développement d'ArcelorMittal Annaba est un ambitieux programme d'investissements conçu pour se repositionner sur le marché national. «ArcelorMittal ne fait pas du social. C'est un géant mondial qui a tout calculé. Son investissement aura un retour très rapide sur la rentabilité. Parce que le marché national est demandeur d'acier. La demande nationale, actuellement de 3 millions de tonnes par an, sera dopée par le plan quinquennal d'investissement public et pourrait atteindre 7 millions de tonnes en 2015, selon les experts d'ArcelorMitall», explique Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise dans un entretien accordé au journal électronique Toutsurlalgérie (TSA). «Donc, rien n'a été fait au hasard. Le marché national est porteur. Les projets dans le bâtiment, les travaux publics, l'hydraulique sont nombreux. De plus, l'acier va augmenter cette année de 30% d'où la nécessité d'investir dans la production en Algérie où les coûts de production sont faibles», poursuit-il. La signature, mardi dernier, d'un accord entre la direction du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba) et le syndicat d'entreprise a ainsi mis fin à un conflit de deux ans entre les travailleurs et la direction. Lors de la réunion de la semaine dernière, un plan d'investissement prévoyant «2000 emplois directs et des investissements de 480 millions d'euros» a été validé. Ce nouveau programme du complexe sidérurgique d'El Hadjar a pour objectif d'atteindre «une production annuelle de 2,4 millions de tonnes par an contre un million actuellement», note M.Kouadria. Dans cet entretien, ce dernier revient également sur les nouveaux investissements annoncés dans le secteur de la sidérurgie en Algérie. Citant, notamment l'exemple de l'opérateur turc, dont le projet fut annoncé, il y a quelques années, l'interviewé a précisé: «Tous veulent profiter de la situation actuelle du complexe sidérurgique pour se placer sur le marché. Dans ce contexte, le plan d'investissement d'ArcelorMittal est sorti au bon moment.» Ce plan d'investissement permettra, souligne ce syndicaliste, au complexe d'El Hadjar de garder sa place de «leader» sur le marché algérien, «...surtout de le sauver, et qu'on dispose d'une mine de fer à Ouenza. Un avantage que les autres investisseurs n'ont pas». Sur le renouvellement du contrat de partenariat signé avec l'Etat algérien, Smaïn Kouadria a indiqué: «On ne peut se substituer aux pouvoirs publics. C'est à eux de décider de la reconduction ou non de cette convention qui a accordé des avantages fiscaux et parafiscaux au repreneurs d'El Hadjar.» Concernant la position de cette organisation syndicale quant à ce dossier, M.Kouadria répond: «On ne peut pas se prononcer sur ce dossier pour le moment.»